Corrida aux Champs-Élysées

Par Krri

de Léo Malet

Tant que Nestor Burma a été le garde du corps d'une star américaine séjournant en France, il ne s'est rien passé de saillant, mais du jour où cette actrice a regagné Hollywood et où notre héros a décidé de prendre des vacances - et de les prendre aux Champs-Elysées - on croirait qu'un malin scénariste s'est complu à accumuler les gags tragiques dans l'entourage de Nestor Burma, de façon que celui-ci n'ait aucun repos.

Les drames se greffent les uns sur les autres et le moins douloureux n'est pas celui de Lucie Ponceau, une actrice relativement âgée et depuis longtemps éloignée des écrans, qui ne croit pas à la chance que lui offre un jeune metteur en scène plein de foi en son talent, et qui se suicide à l'heure même où, dans un grand cinéma des Champs-Elysées, son nom est triomphalement acclamé.

Ainsi qu'il est mentionné au début de toute œuvre cinématographique, il va sans dire que les héros de Corrida aux Champs-Elysées - héros heureux ou malchanceux, généreux ou criminels - sont purement imaginaires et que toute ressemblance avec des personnes vivantes ou défuntes ne saurait être que le fait du hasard.  

Éditions FLEUVE NOIR

Édition originale: Robert Laffont (1956)