C'est un nouveau rebondissement qui vient de se produire dans le dossier de l'alternance du Grand Prix de France avec celui de Belgique à partir de 2013. Si l’Hexagone doit revenir au calendrier de Formule 1, le circuit de Magny-Cours a bien l’intention de défendre sa candidature face à celle du Paul Ricard, dont on disait pourtant il y a quelques jours qu'il était assuré d'être le lieu d'accueil de la F1 sir celle-ci revenait en France à partir de 2013.
Ces dernières semaines en effet, comme la France n'a plus son GP à Magny-Cours depuis 2009 et que le contrat du circuit de Spa en Belgique s'achève à la fin 2012, l’alternance possible entre la Belgique et la France dans un calendrier tojours plus chargé a fait couler beaucoup d’encre dans la presse francophone. Le projet, qui verrait Spa-Francorchamps être alterné avec le Paul Ricard du Castellet l'année prochaine n’enchante guère certains milieux politiques en Belgique, pas plus que Magny-Cours.
Ainsi, une délégation nivernaise doit se déplacer à Matignon le mercredi 25 janvier pour rencontrer le premier ministre François Fillon afin de défendre la candidature de Magny-Cours. Elle sera composée du sénateur Gaëtan Gorce, du président du Conseil Général de la Nièvre Patrice Joly, du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Nièvre Jean-Pierre Rossignol et du directeur du circuit de Magny-Cours Serge Saulnier. L’ancien pilote Guy Ligier, proche du détenteur des droits commerciaux de la F1 Bernie Ecclestone, pourrait aussi faire partie de la délégation.
Lors d’une récente interview, Saulnier a ainsi apporté beaucoup de renseignements et ne ne s’est pas privé de fustiger la candidature du Paul Ricard pour mieux mettre en avant celle du circuits nivernais. Rappelons par ailleurs dans une autre interview datant de septembre dernier, Saulnier avait rappelé que Magny-Cours était d'ores et déjà homologué pour accueillir la F1, sans effectuer aucun travail d'aménagement. Il avait ainsi précisé que seule la présence d'un promoteur était nécessaire à son projet (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Magny-Cours n'accueillait plus la F1 depuis 2009), ce qui serait peut-être le cas à présent. Saulnier avait aussi posé sur la table les statistiques de ventes du GP, estimant les meilleures éditions à 65000 spectateurs le dimanche, contrairement au Castellet qui n'a plus accueilli la F1 depuis une vingtaine d'année et qui ne compte d'ailleurs pratiquement plus de tribunes autour de son tracé, ce qui entrainerait un certain nombre de travaux. Enfin, il avait comparé les plans financiers, et contrairement à ce que certains estiment, il avait affirmé que le Castellet chiffrerait des pertes de 15 millions d'euros contre 8 millions pour Magny-Cours lors de la dernière édition en 2008, quand le circuit et les organisateurs n'étaient plus en très bonne santé finanière, ce qui ne serait apparemment plus le cas aujourd'hui.
Mais selon Saulnier, dans son plus récent entretin avec la presse, le retour du Grand Prix de France est surtout une question politique maintenant : l’année 2012 est marquée par la présidentielle française, et on peut se demander ce que les élus locaux, tant au Castellet qu'à Magny-Cours, ont l'intention de faire pour mener leur circuit vers le calendrier de la F1. Précisons que si le président était de gauche à partir de 2012, comme l'indiquent plutôt les actuels sondages, cela favoriserait Magny-Cours et tout le département, qui sont menés par la gauche. Le Castellet en revanche est une commune de droite mais la coalition serait plus difficile car le département est très partagé en terme politique.
Saulnier a également précisé que Bernie Ecclestone, le boss de la F1, serait facilement enclin à faire revenir la catégorie reine du sport automobile en France du moment que le prix du plateau serait payé avec l'aide d'un promoteur, et le français ne s'est pas montré impressionné par le fait que l'ex-femme d'Ecclestone est la propriétaire du circuit du Paul Ricard.
Enfin, à propos de la fameuse alternance envisagée avec la Belgique, Saulnier s'est aussi montré peu intéressé. Il estime de toute manière que le Grand Prix de France devait revenir de façon annuelle au championnat, parce qu'il estime que la France, l'un des pays fondateur de la F1, en a la valeur et tout simplement qu'une telle alternance nécessite une organisation très complexe. Il a d'ailleurs conforté l'idée selon laquelle la Belgique et la France pourraient tous deux être dans le calendrier et avoir chacun leur GP annuel, car les deux courses organisées en Espagne, à Valencia et à Barcelone, devraient selon toute vraisemblance fusionner à partir de 2013, ce qui laisserait alors une place à la France.