Manoli González : Je suis céramique créatrice. Je crée des objets, pas toujours utiles, essentiellement en porcelaine que je modèle, estampe, moule, coule...et cuis à 1280° dans un four électrique. Toutes les techniques restent au service de ce que mon esprit et mon corps par mes mains décident de créer. J'alterne la création « pulsionnelle » et « organisée », l'une engendre l'autre et naissent les familles.. J'ai une attirance très prononcée pour la porcelaine et sa translucidité. La majeure partie de mes recherches et créations mettent en lumière cette qualité toute particulière. D'elles émane une sensation de fragilité et d'éphémère. Une manière de garder en mémoire que nos sommes éphémère et qu'il faut savourer chaque instant.
CLF : Comment décririez-vous les personnes qui achètent vos créations? MG : Elles sont souvent sensibles, émotives et réceptives à mon univers. Elles ont généralement un lien direct ou indirect avec la nature, sous toutes ses formes, soit par goût, passion ou métier. Je rencontre également régulièrement d'autres professionnels du mode des arts, photographes, peintres, céramistes...et des amateurs très éclairés. CLF : Quel est le regard des gens sur vos créations ? MG : La surprise, l’émotion, le plaisir.. CLF : Vos sources d’inspiration ? MG : le monde végétal, minéral, organique, tout ce que la terre-mère nous offre et qui nous permet d'exister.
CLF : Trois mots maximum pour décrire votre atelier
MG : lumière, chaleur, douceur. CLF : Exercer un métier d’art est formidable car….. MG : c'est un métier qui permet de libérer sa créativité, indispensable à l’épanouissement de l'humain. CLF : Mais l’inconvénient est…… MG : Trouver les lieux d'exposition qui me correspondent et mon public. A chaque créateur son public et ce n'est pas facile de le trouver car les lieux de grands passages sont souvent onéreux. CLF : Pouvez-vous citer un “crime” contre les métiers d’art ? MG : Les oublier. CLF : Qu’avez-vous appris sur vous-même à travers vos œuvres? MG : Que je suis née avec ce besoin de communion avec la Terre, un besoin vital de rester en lien avec elle, de la sublimer sans cesse comme on pourrait le faire pour une déesse.
CLF : Si vous aviez le temps et la possibilité quel autre métier d’art aimeriez-vous explorer ?
MG : les métiers du verre et du métal CLF : Avez-vous un bon équilibre travail-vie personnelle ? MG : pas toujours, les journées sont souvent trop courtes et chargées. L'esprit n'est jamais au repos, entre la création et l'organisation du quotidien. CLF : Un créateur qui vous épate ? MG : le céramiste Jean Carriés, pour ses formes, son univers fantastique, ses recherches et sa démesure.
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