Il y a là deux manières de maîtriser le temps. Nicolas Sarkozy parie sur l'oubli : il fait tant de promesses que nous oublierons, pense-t-il, celles d'hier et d'avant-hier. François Hollande veut, à l'inverse et à la manière de Mitterrand (qui utilisait cependant une autre technique, l'ambiguïté), se réserver le droit de trancher plus tard, au moment qu'il jugera opportun.
Le premier prend le risque d'être en permanence démenti, le second celui d'être accusé de manquer de réactivité, d'être trop prudent. La faiblesse de Sarkozy est que nous savons qu'il ne tient pas ses promesses, qu'il y a beaucoup de vent derrière tous ses discours, celle de Hollande est qu'il ne nous a pas encore montré qu'il savait trancher, décider.