Je m'efforce d'y respecter une ligne éditoriale a minima : traiter des questions de développement personnel et professionnel, d'une manière pratique, théorique ou ludique. Evidemment, les notes reflètent mes intérêts, lectures et rencontres du moment. Aucun souhait d'exhaustivité – juste la volonté d'apporter des éclairages qui ouvrent des options, dénouent les tensions et valorisent une affirmation de soi tranquille (ce que j'ai appellé dans mon livre la "zen attitude").
Car, dans le travail, les choses changent, et vite. Il faut beaucoup de mots en "on" pour décrire l'univers dans lequel évoluent les managers, dirigeants, entrepreneurs individuels, consultants et experts, quelque soit leur secteur d'activité : complexification, accélération, précarisation, pression, individualisation…
Affirmer sa voix, "serrer son risque", développer ses talents particuliers, trouver son utilité dans la société, du sens et du plaisir dans son travail... Comment faire, lorsque les chemins traditionnels de "la carrière" se sont effacés ? A la place, un univers changeant, mouvant, où le défi posé à chacun est de se faire acteur de son propre développement professionnel, ambassadeur de ses compétences.
Ma pratique de coach me confronte à ces questions, apportées par mes clients et les entreprises. Comme entrepreneur, j'en connais aussi l'autre versant. Et mon sentiment n'a fait que se renforcer que la communication était, dans un monde par ailleurs révolutionné par l'usage des technologies de l'information, une clé. D'où ce blog. Plate-forme d'expérimentation et d'échange avec les lecteurs fidèles ou de passage.
En trois ans, j'ai publié beaucoup de notes – parfois, sans doute, au détriment d'écrits plus substantiels ! Des rencontres dans la "vraie vie", voire un travail en commun, ont prolongé les échanges écrits.
Je m'amuse toujours d'entendre certains , souvent sociologues ou philosophes, nous expliquer que les outils de communication électronique, le web, les blogs, les réseaux sociaux, sont de tristes prothèses dont nous userions pour éviter de vraiment communiquer. Lorsque le téléphone a commencé à se répandre dans les chaumières, leurs prédécesseurs expliquaient de même au chaland effaré que c'en était fini de la convivialité, de la politesse et de la bonne compagnie, par la faute de cet outil diabolique. Ainsi va l'histoire des techniques, et du changement - qu'il serait, d'ailleurs, tout aussi stupide d'idéaliser. In fine, c'est toujours l'humain, la relation, qui importent.
Qu'il y ait, dans notre société, de nouvelles solitudes, je n'en disconviens pas. Mais il me semble aussi que l'informatique de masse a ouvert des possibilités inattendues dans le partage des savoirs, dans la capacité pour chacun de disposer d'un média personnel, dans les opportunités de contact avec des personnes partageant des centres d'intérêt similaires, d'un bout de la planète à un autre. Ce sont des outils puissants pour entamer de nouvelles conversations, rencontrer d'autres modes de pensée, confronter nos idées, et, pourquoi pas, remettre du jeu et du plaisir dans nos activités.
Quand prime l'étiquette et le renouvellement automatique des positions d'influence, que la perspective de changer le moindre rond de serviette déclenche d'insolites tempêtes bureaucratiques, on sait gré au Réseau de nous proposer un espace où l'expérimentation, la créativité, l'invention ont leur place. Où foisonnent les initiatives, les idées parfois saugrenues, dans un brouhaha communautaire aussi sympathique qu'échevelé. Une sorte d'agora disséminée, d'où l'on observe, sarcastique, les convulsions immobiles des pouvoirs traditionnels, le "faites ce que je dis, pas ce que je fais" d'élites qui semblent perdre de vue le principe d'exemplarité.
Ce qui me frappe au cours des derniers mois, c'est le nombre de nouveaux blogs qui se sont ouverts sur la thématique de l'accompagnement, du coaching, du développement personnel (voir par exemple le projet d'Alexandre). Je n'en connais sans doute qu'une très petite proportion, même si je garde beaucoup de curiosité pour les nouvelles voix qui s'expriment dans la blogosphère (je renvoie les curieux à ma liste de blogs "à suivre", et j'invite ceux qui le souhaitent à laisser en commentaire de cet article leurs propres adresses).
Autre phénomène remarquable, l'explosion des espaces mixtes, comme Facebook, qui associent le privé et le professionnel, le sérieux et le ludique, et qui tous permettent d'engager de nouvelles interactions, de faire des rencontres, et de tisser du lien. Pour qui croit aux vertus du métissage et de l'hybridation pour créer du sens, à l'association de la rigueur et de la créativité pour ouvrir de nouveaux espaces, ce qui se passe sur le web offre une belle métaphore de développement et de croissance d'une culture commune. Saisissons-là !