Un week-end rétro

Publié le 16 janvier 2012 par Gentlemanw

Ce fût un week-end si calme, avec ce froid dehors et cette envie forte, si forte de rester chez soi, au chaud, près de la cheminée, là, simplement assise, lovée dans le fauteuil club. 

Retour en arrière, dans ce fauteuil, où je jouait enfant, j'oubliais mes poupées, ou les indiens en plastique chipés à mon frère. Le capitonné devenait mur d'escalade pour atteindre les cow-boys, les copines, les rêves de gamine, mais le soir, mon père prenait place, avec son journal, avec une petit descriptif de sa journée de professeur, avec ma mère assise non loin partageant aussi sa journée de comptable. Parfois in ronchonnait, le confort d'un indien lui piquant le derrière étant relatif, il souriait assez vite, le kidnappait en attendant un bisou comme rançon.

Ce fauteuil il est là maintenant, avec la même odeur, un parfum de cuir vintage usé , un peu râpé, mais c'est le mien, mon doudou, pont entre les générations, sur un tout nouveau tapis plein de poils de coton, chaleureux sous mes pieds nus. Je saisis ma tasse de thé, mes magazines féminins, je suis bien.

Ce matin, j'ai moins de temps, le week-end est fini, je dois courir vers une réunion de l'autre côté de la ville, des embouteillages, un bus ou un taxi, je réfléchis, la semaine sera longue, je dois aller au Salon International de la Lingerie, visiter les dentelles pour mon travail officiel de bloggeuse.

Je me prépare, une jus d'orange sanguine, la pleine saison d'hiver, le bonheur de l'harmonie entre acidité et sucre, entre ce goût intense et cette suave goulée de parfums qui m'emmène en été au Maroc.

Où est mon sac ?

Non pas celui-là, le grand noir, vernis, acheté en soldes, attendu depuis des mois. Là-bas dans le fauteuil de ma grand-mère. Voilà, je pose mes affaires, mon téléphone, mon carnet de notes, mon tube de rouge à lèvres 200% rouge, si féminin. Ce soir en rentrant, je rajouterai cette touche qu'il aime tant, mon homme, dans ce même fauteuil assis, rêvant de moi, je l'espère.

Je tends mes bas noirs, sous mon tailleur en velours bordeaux.

Pschiiiiiittttttt, un nuage de parfum, vite mon taxi arrive. Bonne journée ...

Nylonement