a social TV, ce terme semble être devenu très à la mode ces dernières semaines semaines tant l’attention à la fois des téléspectateurs ainsi que des patrons de chaînes se focalise autour de cette nébuleuse. Car pour l’instant, il convient de prendre conscience que tout cela n’est pas encore tout à fait concret, même si certains outils plus qu’intéressants commencent à apparaître.
Dans la galaxie des outils qui vont permettre à tout un chacun de prendre la mesure de cette modification des usages, prenons l’exemple de “Social TV Live battle”. Ce service repose en premier lieu sur le réseau social de micro blogging twitter et sur une habitude en devenir des téléspectateurs qu’est celle de live tweeter (en français, de commenter sur twitter pendant la diffusion d’un programme télévisé).
Sur ce site, on retrouve en direct dès 19 heures chaque soir un ensemble de nuages, chacun symbolisant une chaîne en particulier, qui s’incrémente à chaque fois qu’un nouveau tweet est publié sur le réseau social concernant le programme du soir. Concrètement, si le programme de la soirée est la série “Grey’s Anatomy”, les hashtags pris en compte pour ce calcul seront par exemple #tf1 ; #greysanatomy ; #greys. Ainsi on peut quantifier relativement bien “l’audience sociale” réalisée par ce programme. Et cet outil va permettre de vérifier en temps réel quel programme favorise le plus les discussions sur internet. Par ailleurs, une base de données est également accessible permettant de vérifier le score réalisé par différents programmes les jours précédents ainsi que le nombre de contributeurs pour chaque programme (à mettre en parallèle du nombre de messages pour une vue générale de l’audience).
Quel peut être l’impact de ce genre d’outil ? Au delà de l’usage du double écran qui fait du téléspectateur non plus un être uniquement passif face à son écran mais actif également puisqu’il devient créateur de contenu (son ressenti sous forme de tweets), il s’agit également de considérer que ce type de service va agir comme un outil de recommandation redoutable.
Le geste de vouloir regarder un programme en particulier par plaisir va-t-il demeurer puisqu’à tout instant un téléspectateur aura la possibilité de connaître quel groupe social, anonyme et éphémère est le plus actif sur la toile. Le sentiment d’appartenance à un groupe de téléspectateurs (aussi aléatoire qui soit) ne va-t-il pas risquer de prendre le pas sur un choix raisonné, faisant des aspirations toutes personnelles le moteur de la décision ?
Dans le futur, l’inversion va probablement se situer dans la succession des actions. Jusqu’à présent, une part (encore minoritaire) regarde une émission pour ensuite, et en simultané, venir partager son ressenti auprès du réseau. Plus tard, peut être que tout d’abord on annoncera notre présence au cœur du réseau avant de venir consommer un programme.
La trace, la marque, l’empreinte, aussi numérique qu’elle puisse être, garantissant le téléspectateur 2.0 dans son insertion au cœur de rituels sociaux qu’il ne vivra plus forcément de visu mais par la procuration d’un écran.
Néanmoins, il convient de prendre conscience que cet aspect de la social TV est à l’heure actuelle sans doute le plus développé puisqu’il fait appel à des technologies déjà en place ainsi qu’à un usage simple. Cependant, cette frange “archaïque” du genre n’est qu’un prémisse à une immersion beaucoup plus importante dans les mois et les années à venir, à tel point qu’un jour sous un même label d’émission (regroupement communautaire via la marque), il y a fort à parier que chacun aura crée sa propre expérience télévisuelle.