Claire Girardeau, alias Clare Louise, tu dois bien l'avoir croisée quatre ou cinq fois sur nos scènes, soit dans le périlleux exercice seul en piste, soit accompagnée d' un duo de musiciens pour
draper son néo-folk d'une toilette plus thermique, lorsque les températures l'exigent.
La Médiathèque de Braine-l'Alleud a l'excellente idée
d'entamer l'année par un concert apéro gratuit, il se déroulera dans la somptueuse salle de la Bibliothèque et, pendant le soundcheck de Clare
Louise, de souriantes hôtesses te proposent une coupe de bienvenue, la bienséance te conduit à accepter l'offre pétillante!
18h30' Clare Louise & band en concert
semi-acoustique.
Pas de micros, amplification pour les guitares.
La ravissante néo- St-Gilloise au centre, à ses côtés, la merveilleuse Charlotte Danhier au violoncelle, xylophone, tambourin et seconde voix ( Diamond
String Quartet, Dan Miller, Lilith...) et la casquette frondeuse, Cédric Van Caillie, la voix de Balimurphy que tu retrouves également dans l'équipe de Dan
Miller, aux guitares, à la mandoline et aux backings vocals.
Le trio se propose de nous interpréter l'intégralité de l'album ' Castles in the Air' et quelques titres plus anciens!
Dès les
premiers accords de 'Walking alone' tu peux te rendre compte de l'excellence de l'acoustique de la pièce, le timbre singulier aux inflexions amples et apte à atteindre des sommets vertigineux de
la belle Française, adoptée par Manneken Pis, voltige et vient effleurer les plafonds de la magnifique galerie du Château de Diesbeck, une instrumentation minimaliste soutenant sobrement les
cabrioles vocales.
Braine se tait et tend l'oreille en évitant tout bruit inopportun.
Un violoncelle auguste amorce l'enivrante valse 'Architecture' aux arrangements subtils et choeurs radieux.
' Two hearts' chante l'indécision.
Je suis obligée de jouer du glockenspiel à plat ventre, pas très élégant mais je ne sais où flanquer ce jouet qui reposera à même le sol, Charlotte/Charlot même combat!
La mélodie, décorée de lignes de mandoline guillerettes, soudain se brise et part en Irish jig endiablé, avant de retrouver son cours serein.
A lullaby/waltz: ' She's floating', arpèges flottants pour cette ritournelle boîte à musique, légère, troublante et charmante.
Une beauté intemporelle pareille au 'Norwegian Wood' des Beatles , à 'Those were the days ' de Mary Hopkin ou au formidable 'Who
knows where the time goes' de Sandy Denny.
Les rapprochements avec Alela Diane se justifient avec' Be' et, après un court conciliabule avec les complices, Clare décide d'ajouter ' Old Melody', un titre plus ancien, à la playlist.
De robustes senteurs Verte Erin embaument l'air.
' Black stars' démarre tout en douceur pour très vite virer sevillana, décélération soudaine et nouveau coup d'accélérateur.
Titre imparable et envoûtant.
Charlotte fait pleurer son instrument, climat dramatique, les guitares embrayent, le ton monte, la voix se fraye un chemin pour approcher l'avant-plan, guitares et violoncelles jouent du coude,
ça s'énerve méchamment jusqu'à battre les instruments d'une paume vengeresse: 'Hard disk' dans la tourmente!
Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle... ' False mirror' .
Introspection, connaissance de soi...they don't know me at all, I don't know myself at all..., un souffle de violoncelle, une guitare caressée et un filet de voix aux méandres sinueux.
Pour les mouflets turbulents: 'This dance', un country folk rock virevoltant, à nouveau Alela Diane te vient à l'esprit.
Le titletrack ' Castles in the air' , une rêverie romantique, la construction de châteaux en Espagne , suivie d'une galopade ruée vers l'Ouest 'You don't know my name', au chant saut
d'obstacles.
On termine le set en ressortant le xylophone pour le printanier ' A house' que tout Braine accompagne en snaps avant d'applaudir Clare Louise et acolytes à tout rompre.
Un bis!
Cédric, espiègle, entame 'Jeux interdits' puis attaque le nerveux 'How do you spell' enregistré, en 2009, sur un 6-track album sans titre.
Concert radieux, public sous le charme!
Le 4 février, Clare Louise sera au Centre Culturel d'Uccle et avant cela, le 2, un home concert organisé par les Soirées Cerises.