Un rouge-gorge. Une aciérie aux longues cheminées fumantes. Les lettres du générique qui apparaissent dans une couleur verdâtre, façon Windows 3.1. Un panneau de bienvenue et les montagnes au lointain. Une cascade. Un torrent. Une rivière. Cela ne vous rappelle rien ? Ce climat apaisant est idéal pour rentrer de plein pied dans un univers onirique et fantasmagorique. C'est l'effet produit par le premier disque de 2012 chroniqué ici-même : "Ester" des londoniens de Trailer Trash Tracys. A son écoute, on pense aussi à la musique planante et envoûtante de Mazzy Star, même si la jeune chanteuse Suzanne Aztoria ne possède pas le timbre de voix vaporeux et sensuel de Hope Sandoval, à My Bloody Valentine même ("Strangling Good Guys"). A l'image de sa pochette, "Ester" est un disque polymorphe, mutant, variant habilement les atmosphères.
Oui, je sais, toute cette accumulation de références donne plutôt envie et c'est fait pour, car "Ester" est un bon album. Pourtant, la musique de Trailer Trash Tracys y paraît trop maîtrisée. Comme si les rêves pouvaient être totalement contrôlables, les films de David Lynch totalement compréhensibles...
Clip de "You Wish We Were Red" :
Album en écoute intégrale via ce player proposé par leur label Domino Records :