Finalement, l’hiver s’est décidé pour de bon. Une bien belle bordée. Un bien beau bordel. Le trafic au ralenti, les routes qui rétrécissent à chaque fois que la charrue passe, les courses qui se prolongent, la liste d’appels qui s’allonge, ce n’est certainement pas un chauffeur de taxi qui va se plaindre du mauvais temps.
J’adore rouler quand les conditions déroutent. Passer au travers une nuit de tempête et mener tout le monde à bon port est un beau challenge pour tout chauffeur de taxi qui se respecte. Rien de tel pour rompre avec la routine, pour changer le mal de place.
C’est ce que je me disais emmitouflé dans mes couvertes, grippé.
Loin du front froid, j’ai troqué les courbes pour les courbatures, les clients pour les kleenex et les virages pour un virus.
Je tempête contre la maladie qui m’a tenu loin de la route. Je rafale ma peine et retourne m’étendre.