Estelle Vereeck, Docteur en chirurgie-dentaire, auteur d'ouvrages sur les dents parus aux éditions Luigi Castelli
Les bars à sourire et autres échoppes de blanchiment prolifèrent dans les grandes villes, tandis que coiffeurs, ongleries, cabinets d'esthéticienne et même salles de sport n'hésitent plus à proposer des séances de blanchiment dentaire. Dentistes et bars à sourire, en concurrence frontale sur le marché de l'esthétique, s'écharpent, une bataille qui rappelle curieusement celle qui oppose les mêmes dentistes à l'ordre des médecins au sujet des injections d'acide hyaluronique pour rajeunir la bouche.
Les bars à sourire sont-ils dangereux ?
Oui, dénoncent les dentistes qui voient d'un mauvais œil cette incursion de concurrents sur un territoire qu'ils estiment leur être réservé. Le blanchiment dentaire est une affaire médicale et en tant que tel doit être pratiqué par un chirurgien-dentiste, estiment-ils, car "la manipulation de produits d'éclaircissement n'est pas sans risque".
De leur côté, les "blanchisseurs" qui ont attaqué l'ordre des dentistes en diffamation, se défendent de pratiquer tout acte de dentisterie. Pour éviter l'accusation d'exercice illégal de l'art dentaire, les bars à sourire ont trouvé la parade : ils se limitent à encadrer les clients qui s'auto-administrent un produit par ailleurs en vente libre.
Les dentistes font valoir que les gels employés peuvent représenter un danger si leur concentration dépasse les dosages prévus par la législation. "Cette pratique à visée esthétique est susceptible d’exposer les consommateurs à des risques pour leur santé, surtout si le traitement est renouvelé fréquemment et si les produits utilisés contiennent ou libèrent du peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) à une teneur supérieure à la concentration maximale autorisée par la règlementation en vigueur pour les produits d’hygiène buccale, soit 0,1%" déclarait le Ministère de la santé dans un communiqué de presse du 5 décembre 2011*.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) assure effectuer des contrôles afin de "s’assurer que les produits vendus
pour le blanchiment dentaire sont conformes à la règlementation et que les prestations proposées par les établissements spécialisés dans cette pratique esthètique présentent toute la sécurité à laquelle le consommateur peut légitimement s’attendre".
Enfin, le communiqué rappelle que "le blanchiment des dents ne doit pas être renouvelé trop fréquemment".
Blanchiment chez soi, chez le dentiste ou dans un bar à sourire ?
Que choisir et pourquoi ?
Avantages et inconvénients de chaque méthode : Blanchiment des dents : avec ou sans le dentiste ?
Le blanchiment des dents et ses risques : Le Pratikadent, rubrique Blanchiment
* Source du communiqué
http://www.sante.gouv.fr/point-sur-la-pratique-du-blanchiment-des-dents.html
Dernière modification le 16-01-2012