« That’s a five star b*tch , if ya credit scoe high and ya nails stay fly, keep ya juicebox wet and ya head sum fye, then you a five star b*tch , i want a five star b*tch, i need a five star b*tch, i want a five star b*tch. » (Intelligent non ?)
De base, notre grand musclor n’est quand même pas inconnu au bataillon, il arpente les rues mal famées des gangsters depuis bientôt 11 ans, avec des albums indés et une flopée de mixtape pour les accompagner originalement intitulées « Cocaine Muzik 1,2,3,4 etc… ». Et bon, à force de persévérer, il a fini tout de même par avoir sa chance de sortir son premier album studio intitulé « Live from the Kitchen » ce 10 janvier 2012. Il était temps…
On va être franc : Yo Gotti, c’est du basique. Instrumentales basiques, paroles ultra basiques concernant l’argent, les filles, les sujets profonds genre j’suis-trop-beau-gosse-tout-le-monde-me-veut… Faut vraiment pas chercher à réfléchir bien loin quand on écoute sa musique, qui d’ailleurs n’a pas évoluée d’un iota depuis qu’il a commencé. Belle preuve d’intelligence, mais bon pas sûr que notre ami soit expert dans ce domaine.
Et cette évidence nous frappe de plein fouet à l’écoute de l’album. Pourtant plutôt bien entouré avec des featurings de hauts vols (Rick Ross, Jadakiss, Big K.R.I.T, Big Sean, Nicki Minaj, Wiz Khalifa…), l’album ne parvient qu’à éveiller un intérêt très limité chez l’auditeur, qui se lassera d’une formule pas originale, limite copiée chez des rappeurs qui font beaucoup mieux comme Young Jeezy lorsque l’on évoque le titre « 5 Stars ». On entend par là la tentative de refrain martelé et entraînant, histoire de rendre la chanson puissante. Mais même si son n’est pas mauvais en soi, une impression de « bas de gamme » s’en dégage. Typiquement la musique que tu entends quand tu mets les pieds dans un show tuning et qu’un mec te détruit les oreilles pour te montrer à quel point ses dernières enceintes sont « top mortelles ! ».
Délayé depuis au moins deux ans, la faute à des singles qui floppent (Look in the mirror, For the Hood, …), l’album donne le sentiment d’avoir été ficelé à la va-vite. Des featurings avec les gars du moment qui rapportent (Rick Ross, 2 Chainz…), un remix avec Nicki Minaj, histoire de profiter du buzz de la reine du Hip-hop, et hop ! Emballé c’est pesé !
Outre son flow pas exceptionnel pour deux sous, les instrumentales ne remontent pas plus le niveau : pourtant accompagné par Lil’ Lody (qui a produit la majeure partie de TM103), Drumma Boy, Lex Luger ou Hot Rod, les productions sont hyper répétitives. On a une fois encore l’impression de ce copier-coller raté de Young Jeezy.
Ecouter « Testimony » :
Ecouter « Harder » :
Un titre parvient pourtant à éveiller un intérêt certain, nommé « Go Girl ». Tranchant résolument avec l’ambiance générale de l’album, la production de Mike Will nous donne un aperçu de ce qu’aurait pu être un album réussi de Yo Gotti. De plus, avec en featuring sur ce son les jeunes Wale, Big K.R.I.T, Wiz Khalifa et Big Sean, le titre prend vraiment une ampleur spéciale. Mais sinon oui, Yo Gotti c’est le gars qui gâche la moitié de ses featuring sur une seule chanson. C’est aussi le genre de gars qui espère qu’on achètera son album avec un seul bon titre.
Ecouter « Go Girl » :
Yo Gotti, c’est probablement le rappeur le plus prévisible du monde : on sait exactement ce qu’il va nous pondre à chaque titre, sans changer d’une once sa formule, pourtant vraiment pas terrible. Du coup on est fréquemment amené à se demander si on n’est pas plutôt en face d’une mixtape que d’un véritable album studio. Sinon l’évolution tu connais ?