Dans Les Echos de ce week-end, Judith Benhamou-Huet s’interrogeait sur « l’énigme Damien Hirst ». En effet, l’artiste anglais expose dans les 11 ( !) galeries de Larry Gagosian à travers le monde en attendant une rétrospective en avril prochain à la Tate Modern à Londres.
L’énigme Hirst réside dans la posture de cet artiste qui propage les coups d’éclats conceptuels et médiatiques, sa propension à faire beaucoup d’argent avec ses œuvres. Des œuvres multiples, pour ne pas dire industriels, comme le faisait en son temps un Andy Warhol, pape du Pop Art avec ses portraits sérigraphiés ou ses conserves Campbell’s Soup.
Alors d’où vient le succès de l’énigmatique Damien Hirst ? Les milliardaires d’hier accrochaient à leurs cimaises des Van Gogh ou des Andy Warhol et quelques autres ; les milliardaires d’aujourd’hui, beaucoup plus nombreux, achètent des Damien Hirst et quelques autres, parce qu’il est difficile de trouver des Van Gogh ou des Andy Warhol sur le marché de l’art. Et ça, Hirst l’a bien compris. Il a saisit aussi la manière dont ces nouveaux riches (et je ne parle pas des collectionneurs passionnés) achètent de l’art « signé » comme ils acquièrent une Ferrari, une robe Dior, une Rolex en diamants, un appartement à Dubaï… Damien Hirst est une marque de luxe qui produit du statut griffé, mais est-ce pour autant un artiste ? Oui, du point de vu du marché de l’art qui est guidé par la cote des artistes, car l’art n’existe pas sans argent…
Photo : © Damien Hirst.