Billet invité très personnel de Jérôme Lurie, dans la rubrique Tribune Libre.
Ce billet m'a été inspiré par l'article de CAPITAL qui relate des témoignages d'anciens employés de la société PIP ayant fabriqué les fameux implants mammaires.
J'entends souvent dire que les politiques sont déconnectés des réalités du terrain mais on les y aide bien. J'ai été témoin en 1995 d'un exemple de maquillage de la réalité à l'intention d'un homme politique, le Maire de Bordeaux et à l'époque Premier Ministre Alain JUPPE, alors que je travaillais comme simple manœuvre dans une célèbre société d'embouteillage sur les quais de Bordeaux depuis une semaine en tant qu'intérimaire, dans des conditions dignes des Temps Modernes de CHAPLIN.
Les conditions de travail étaient en deçà des normes de sécurité avec les carters de sécurités absents sur les chaines afin de fournir de meilleures cadences, les locaux n'étaient pas propres, les peintures de sol décrépies, etc. Lorsque nous apprîmes que le Maire viendrait visiter l'entreprise, la production fut ralentie pour permettre de redonner un coup de peinture, nettoyer les locaux et remettre tous les carters de sécurité.
Le jour de la visite nous pûmes présenter un décors exemplaire et le Premier Ministre et Maire put se féliciter et se targuer que Bordeaux possédât une entreprise dynamique et moderne. Le lendemain, les carters furent enlevés...
Dans bien des cas, la culture du profit dans l'entreprise dépasse l'intérêt des consommateurs et je ne parle pas de celui des travailleurs, c'est triste. J'ai bien peur que les concurrences (déloyales ?) de pays émergents n'arrangent en rien la situation. Une OMC qui intervient autoritairement afin de lever les barrières commerciales entre les pays serait mieux inspirée de créer une INTERPOL du commerce afin d'imposer des règles et des contrôles inopinés de production, tous les contrevenants seraient alors exclus des circuits d'exportation.
J. LURIE