David B - Tanquerelle © Futuropolis - 2012
Au début des années 80, huit petits truands de Belleville décident de faire la nique aux flics pour venger la mort de l’un d’entre eux. Des dizaines de banques braquées, un butin de plus de cent millions de francs, pas de morts, tous les services de police sur les dents pendant des années, ils deviennent célèbres sous le nom du « Gang des Postiches ». Ce nom vient de leur modus operandi ; contrairement aux braqueurs traditionnels qui portent des cagoules, eux se déguisent avec des fausses barbes et autres « postiches ». Leur réussite ? Personne ne les connait, les banques sont choisies au hasard, ils forment une famille unie… le mythe qu’ils inspirent va progressivement grandir.
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Pour débuter cette série sur le grand banditisme, David B s’inspire de l’histoire réelle du Gang des postiches pour nous livrer une vision romanesque. Pour ce baptême du feu, il fait équipe avec Hervé Tanquerelle dont la fameuse « Communauté » me fait de l’œil. Si le scénariste ne fait pas l’impasse sur les casses, prises d’otage, et courses poursuites, il nous propose une plongée dans une fresque humaine des plus originales.
Un ouvrage surprenant dans lequel je m’attendais à aller de cavale en prise d’otage de façon moins « subtile ». L’auteur nous aide à voir les événements comme si on était membre du Gang des Postiches. Une sorte de spectateur peu encombrant. Face à ce groupe, des flics qui ne peuvent que constater la facilité déconcertante avec laquelle les Postiches dévalisent les banques. Certains finissent par penser que leur connaissance du milieu du banditisme peut leur permettre de se tailler une belle part de gâteau. Ces flics corrompus donnent une vision peu reluisante des services de Police « de l’époque ». Bien que ce soit une enquête plus psychologique que de terrain, j’ai pourtant eu du mal à entrer complètement dans l’univers. La brièveté des chapitres, la régularité et la fréquence des dates cassent en permanence le rythme du récit. Une rengaine à chaque début de chapitre : « L’alarme – Paris, 9 février 1975. 16h05 », « Les flics – Paris, quartier du temple. Juin 1983. 1h30 du matin »… Neuf chapitres qui ne font jamais moins d’une douzaine de pages, laissent pourtant des temps suffisants pour découvrir un peu mieux chaque personnage mais les cassures narratives sont trop fréquentes. Sans transitions entre les chapitres, on est obligé de revenir à sa place « physique » de lecteur, comme quelqu’un qui tient le livre et non qui s’immisce « physiquement » dans l’histoire. C’est trop machinal… frustrant !
Heureusement, le trait d’Hervé Tanquerelle recrée vite l’ambiance. Dans des teintes bleutées, l’auteur s’aide régulièrement des notes contrastées blanc/noir pour camper des gueules de loubards, d’indics ou de flics (corrompus ou non) crédibles. On voit la tension monter, on capte une atmosphère aux relents de clope et de poudre à canon. J’ai bien aimé ces jeux de personnages, ces cadrages et la rythmique des découpes de planches. C’est fluide.
L’avis de PaKa, Manuel F. Picaud (sur Auracan), Apo (K) Lyps et Blog-BD.
Les faux visages
- Une vie imaginaire du gang des postiches -
Catégorie Partie du Corps
Éditeur : Futuropolis
Dessinateur : Hervé TANQUERELLE
Scénariste : DAVID B.
Dépôt légal : janvier 2012
ISBN : 9782754801294
Bulles bulles bulles…
La prépublication sur le blog de Futuropolis.
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