« Et pour la première fois, je me sens libre, étrangement légère, libre parce que étrangère,
dans une vie provisoire, sans témoin, sans passé. Sans rien à prouver. »
Laura s'éloigne, se cherche, se perd, se trouve, en tant que fille au pair dans une famille allemande. Il ne se passe pas grand chose à l'extérieur, tout est contenu. On retient son souffle, on s'identifie, on espère.
Écrire le dénuement avec pudeur. La fragilité de l'adolescence, le poids du deuil, les conséquences de la tragédie, Brigitte Giraud possède la narration mélancolique
Une lecture douce et élégante.
Un mauvais point pour la quatrième de couverture qui dévoile les secrets du livre dans leur intégralité!
J'ai lu, 158 pages, 2011
Extraits
« Je ne dispose pas des adverbes qui me permettraient de nuancer mon refus, tous ces petits mots qui enrobent la langue et son comme des béquilles, qui colmatent ici, amortissent là. savoir parler une langue étrangère, c'est bien cela: être dans le confort de la demi-teinte, dans le doigté de la nuance. Et je suis loin d'être capable de parler, je m'en rends compte avec douleur chaque jour. »
« Je comprends instinctivement que les mensonges que je commets en allemand ne sont pas de véritables mensonges. Si je ne peux exprimer ce que j'ai fait réellement, j'exprime ce que je n'ai pas fait, mais aurais pu faire. L'écart n'est parfois pas si grand. »