Marie Montoya fut longtemps distribuées dans les comédies d'Eric Delcourt (Hors Piste, La Soeur du Grec...) dans lesquelles elles interprétait des écervelées barrées. Avec ce "Gratin de Famille", qu'elle présente depuis la semaine dernière au Petit Saint-Martin, elle tombe le masque et dévoile une sensibilité à fleur de peau ainsi qu'une plume des plus poétiques, ancrée ici dans le quotidien de la fillette qu'elle était au début des années 80.
C'est en effet sur Marie, cinq ans, que le rideau se lève. Avec l'innocence et la fraîcheur de ses jeunes années, beaucoup d'humour, mais aussi parfois un certain fatalisme, elle égraine ses souvenirs de manière éclectique, petits bonheurs et grands malheurs (ou l'inverse), crie son besoin d'amour et dépeint le contexte pas forcément évident dans lequel elle a grandi. La vie en banlieue, Nana Mouskouri, les raviolis, la séparation de ses parents, le couscous, un frère drogué taulard, un autre en couple avec une coco girl, son chien, sa grand-mère, ses amis imaginaires, la purée Mousseline, Karen Chéryl, le pâté, la mort, les premiers flirts, les moments de tendresse, mais aussi de violence...
Dans un surprenant, amusant mais finalement assez juste parallèle avec la nourriture, Marie évoque donc les évènement familiaux qui l'on nourrie et construite pour faire d'elle la jeune femme qu'elle est devenue aujourd'hui. Et parce que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, c'est chargée d'une incroyable envie de vivre que la comédienne conclut son spectacle.
Un texte original, drôle, bienveillant, émouvant, bien écrit, une interprétation impeccable (Marie Montoya est en effet une petite fille puis une adolescente extrêmement juste, sans surjeu), et une mise en scène d'une grande subtilité font de ce moment de théâtre une réussite.
A voir.
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