De la SF où "vert" rime avec calvaire
L'action se déroule au Brésil, Mais un de ces exterminateur brésiliens, Joao Martinho, élevé au rang de héro national, diffuse des rumeurs bien inquiétantes. Dans le Vert d'étranges phénomènes se produisent et dans le rouge, là où la nature sauvage est encore préservée, des mutation alarmantes se produisent.
L'organisation internationale responsable du projet envoie deux représentants : Chen Lhu, et Tanja Kelly. Chen Lhu vient de Chine, la première nation ayant réussi la révolution avec succès mais jalouse de conserver le secret de sa réussite et peu encline à partager son expérience. Tanja Kelly est une belle irlandaise, plus choisie pour sa plastique que ses remarquables compétence d'entomologiste. Sa mission est de s'occuper personnellement de Joao Martinho dont les déclarations mitigé sur l'état du Vert embrassent la Chine et les grands pontes du projet. D'ailleurs, les motivations de l'organision sont-elle vraiment d'aider les brésiliens ?
Bientôt, le trio se retrouve dans une situation de cauchemar. Il est devient impossible de nier la présence des insectes dans le Vert et leur comportement étonnamment réfléchi laisse envisager le pire. Entre les protagonistes, les divergences d'opinion et de conception même d'écologie et de la place de l'homme dans le milieu, deviennent un facteur aggravant...
Herbert, un auteur visionnaire
Heureusement, j'ai vraiment apprécié le dénouement du roman. L'absence de manichéisme et la dimension étrangement spirituelle sont autant d'éléments qui enrichissent le récit d'aventure. D'ailleurs, les sujets abordés dans le cerveau vert sont sérieux, inquiétants même surtout quand on songe que le livre a quand même plus de 45 ans. De nombreux problèmes environnementaux actuels sont déjà redoutés par Frank Herbert.
La place des enjeux politiques est centrale. Refusant de perdre la face, Chen Lhu se refuse à divulguer les informations qui pourrait sauver le groupe et même le pays entier. Les choix des Etats se font en totale ignorance des avis des scientifiques, avec une arrogance et une inhumanité terrifiante. Cette situation ressemble hélas à celle de notre monde contemporain.
Un ouvrage de SF curieux et intéressant. Même si le talent d'écrivain d'Herbert n'est encore que balbutiant, c'est une lecture au départ très distrayante - avec un suspense bien mené - qui peu à peu devient plus lourde, plus difficile.
A mesure que la situation des personnages aggraves, les thèmes traités s'approfondissent et on quitte le divertissement pour entrer dans une réflexion salutaire sur la place de l'Homme face à la Nature.
La lecture de ce livre s'est faite dans le cadre du Défi Frank Herbert, organisée par Anudar. Pour tout renseignements (inscription, règles...) et surtout pour découvrir d'autres critiques sur les ouvrages de cet auteur phare de la SF, je vous invite à visiter cette page.
Copyright : Marianne Ciaudo