Le PDCI de Bédié est mort, vive le PDCI
En France, sous la monarchie,
quand un roi mourait, le peuple disait : « le roi est mort, vive le roi ».
Pour dire tout simplement que le
successeur du roi serait forcément un roi, issu de sa famille. Houphouët Boigny y a longtemps pensé pour le cas de la côte d’ivoire, pour
qu’après sa mort, son successeur soit un membre de sa famille. Mon
héritier, disait-il en Off, « ce
ne sera pas YACE, Mokey, ni Gbagbo qui me fait chier, ni quiconque. Ce sera
Bédié… C’est Bédié qui prendra ma place, et je veillerai à ce qu’il en soit ainsi ». Il le disait avec son accent nasillard, le même accent que les
occidentaux font quotidiennement remarquer aux
immigrés noirs africains ».Le PDCI-RDA de Nana Houphouët Boigny est
le parti du miracle économique : Les économistes comparaient la côte
d’ivoire (pays en voie de développement) au Japon, modèle économique, puissance
mondiale pour son dynamisme.
Le PDCI avait pour devise: union, discipline, travail…
C’était le parti unique. Tant que la population obéissait ou respectait, il n’y
avait pas de problème. Je me souviens où cette population avait désobéi en 1970 :
La révolte des bétés (kragbé gnagbé, Dinan Bahi) à Gagnoa, massacrée par la
suite. Le PDCI avait une particularité : Il était démocratique malgré son caractère unique, c’est-à-dire
que tout le monde au sein du parti ne disait pas la même chose mais pensait
ou s’accordait sur la même chose. Le
PDCI, c’était le cher parti unique de côte d’ivoire sous Houphouët. Mon père
comme tous les parents ivoiriens y étaient imposables sur le revenu de la vente
de leur production de café et cacao, quelque soit leur gain. C’était un impôt
obligatoire, assujetti à tous les
travailleurs, privé ou public du pays, contre une carte du parti où il n’y
avait pas leur photo, ni même leur
identité. La manne financière alimentait les caisses noires de l’état, les cabinets
ministériels, présidentiels , assurait le train de vie des dignitaires du régime,
des agences diplomatiques du pays à l’étranger, mettait en un mot du beurre dans les épinards .La
Caisse de stabilisation et du soutien des produits agricoles( caisse stab),la
Caisse Autonome d’amortissement ont été
des caisses noires de la première république ».Je ne sais pas si elles le
sont encore aujourd’hui, en cette période de crise …Je n’ai aucune envie de
faire exhumer Foccart qui connaissait bien le dossier pour en parler, mais je peux vous affirmer que Jacques FOCCART était une bibliothèque qui
a brûlé pour la côte d’ivoire, parce qu’il en savait des choses et que l’
argent coulait à flot, de toute part et servait entre autre à payer les
diplômes sur le marché français de certains fils à papa, devenus par la suite
des députés, cadres de l’administration ,
ministres, Président de l’Assemblée nationale, voire même président de la
république, par le jeu de nomination arbitraire ou chaise constitutionnelle :«
En cas de décès du Président de la République ou de vacances , le président de
l’Assemblée nationale assure l’intérim du pouvoir jusqu’aux prochaines
élections » …Ouattara et SORO( ce dernier qui doit être dans le collimateur
de la Cour Pénale internationale pour sa participation active aux tueries des
ivoiriens au cour de ces 12 dernières années
est candidat à la présidence de l’Assemblée nationale ) font un deal en
ce moment pour qu’en de décès de Ouattara ou de maladie grave, Soro soit directement,
comme Bédié en son temps, président de la république de côte d’ivoire.
Tous les successeurs à Houphouët
Boigny se sont en quelque sorte « assis » sur l’actif du Vieux, à commencer
par son héritier, Bédié, ce roi fainéant. Ce dernier a été intérimaire (même
quand la constitution lui octroyait tous les pouvoirs) après la mort de Nana Houphouët en 1993. En 1999, le général Gueï,
un ex de Saint-Cyr, qui brûlait d’impatience de graver son nom au panthéon des
hommes d’état de côte d’ivoire le déloge de ce cul de sac où il s’était laissé placer par son
immobilisme, son manque d’initiative, sa paresse. Bédié était dit-on un boa : « Il dormait beaucoup
et attendait des jours avant de sortir, seulement lorsqu’il avait faim ». Il n’a pas eu de
projets d’états durant 7 ans : Quand je parle par exemple à un touriste
français (un proche cousin) japonais, anglais, néo-zélandais,
australien, papou, cubais, sud-africain ou un américain, je ne trouve pas
une réalisation lui montrer qui soit l’œuvre de Bédié sur le territoire
ivoirien- Il n’y en a pas et basta -
Mais Bédié est quand même le père de certaines nébuleuses notamment l’ivoirité,
le droit du sol, la semaine de 20 h de travail par semaine en matière d’emploi
( il battait le record de 35h de Martine
Aubry, la secrétaire nationale du parti socialiste français ). Bédié était ce Capitaine
haddock, inexpérimenté du paquebot « ivoire », l’exemple du capitaine
du paquebot italien « la Costa »
qui vient de couler ces jours-ci aux larges des côtes toscanes. Pourtant Bédié
a suivi Nana Houphouët partout, comme un petit chien, pour « apprendre à
lire et à écrire les rouages de la politique ». Bédié est le premier
« responsable » à abandonner le navire, laissant les ivoiriens se
noyer dans cette eau trouble de la lagune Ebrié.
Bédié a
obtenu à peine 25 %( avec réserve) des suffrages à l’élection présidentielle,
derrière Gbagbo du FPI et Ouattara du
RDR. Il passe alors un accord politique
avec Ouattara pour faire barrage à Gbagbo qui paye de son arrogance avec Houphouët.
La coalition obtient 55% de voix sur le papier au second tour … Mais quand je me rend compte qu’aux législatives de Décembre
dernier, après le retrait du parti de Gbagbo, les trois formations (PDCI, RDR,
Rebelles) n’ont pu mobiliser que 36% de la population, alors, je me dis que
quelque chose n’allait pas quelque part. Et Cela a conforté mon idée selon laquelle il y avait eu
vraisemblablement une tricherie, une fraude massive, encouragée par l’Onu, la
communauté internationale, un bourrage des urnes présidentielles par ces
formations pour déstabiliser la côte » d’ivoire- Le PDCI
enregistre une cuisante défaite électorale aux législatives- Il ( moins
de 10 % aux dernières législatives) n’est pas capable d’imposer son point de
vue au parti de Ouattara pour diriger le 2 e pouvoir de l’Etat ivoirien, l’Assemblée
nationale. « Il est obliger de négocier sa place au sein de l’élite
ivoirienne ».Quelle honte pour le parti cher à Houphouët Boigny ?
Bédié est le père de la « défaite
totale » de la côte d’ivoire. Il enterre ainsi le PDCI, la chair de la
chair de Nana Houphouët. La tradition respecte heureusement le fait que les
vieux partent avant les jeunes. S’il partait plus tard, peu importe la date, il
ne recevra pas de fleurs de ma part ; qu’il prenne une autre direction parce que
Nana Houphouët ne veut pas non plus le
voir au paradis, pour toute la souffrance, le tort qu’il a causé à la côte
d’ivoire. Il est temps qu’un jeune loup , Monsieur Kobenan Kouassi Adjoumani, actuel ministre de la république
prenne le flambeau pour diriger ce parti, et pourquoi pas la côte d’ivoire,
après la tourmente Ouattara - Soro. Le FPI de Gbagbo, je ne sais où il en est,
je ne lis pas dans la pensée des gens ou des partis. L’avenir nous le dira .
Zako Gnali