L'agence de notation Standard & Poor's a dégradé la notation de la France qui a perdu son triple A pour passer AA+ avec surveillance négative. La nouvelle était attendue mais elle fait un bruit énorme sur le plan médiatique. Ce qui est surprenant, ce n'est pas que le France ait perdu son triple A, c'est plutôt qu'elle l'ait gardé aussi longtemps avec des comptes publics aussi dégradés. C'est évidemment une mauvaise nouvelle pour notre pays dont personne ne devrait se réjouir. Pour le moment, les deux autres grandes agences Moody's et Fitch n'ont pas encore changé la notation de notre pays. Moody's devrait le faire bientôt. Il est curieux d'entendre les socialistes se bousculer pour attribuer l'intégralité de la perte du AAA à Nicolas Sarkozy. C'est curieux car ils se sont systématiquement opposés aux mesures proposées par le gouvernement pour baisser les dépenses publiques mais aussi parce-que cette décision de S&P vient sanctionner 35 ans de laxisme budgétaire.
La question qui se pose c'est de savoir si la France pourra un jour retrouver sa note. Même s'il ne faut jamais dire jamais, on peut penser que ce sera très difficile. L'enjeu principal comme l'a souligné l'agence dans son communiqué, c'est de retrouver le chemin de la compétitivité. Depuis plus de 7 ans, la balance des paiements se dégrade , pour s'élever en moyenne à 6 ou 7 milliards de déficit par mois. Ceci veut dire que la France n'arrive pas à compenser son déficit commercial par suffisamment d'entrées de capitaux étrangers sur son territoire. C'est la principale différence avec les USA. L'économie américaine accuse un déficit courant depuis des décennies. Ainsi, la position extérieure nette du pays est négative : les États-Unis sont un débiteur net. Cette position négative demeure cependant assez limitée et, très étonnant, ne constitue pas un fardeau. Ainsi, au troisième trimestre 2011, la position extérieure nette des États-Unis était négative (à USD 3 600 mds) et représentait 23,8 % du PIB. Par ailleurs, le balance des revenus (différence entre les revenus entrants - provenant d'actifs détenus à l'étranger par les Américains - et les revenus sortants - provenant d'actifs détenus par des étrangers aux Etats-Unis) reste largement positive à USD 244,6 mds au T2 2011, soit 1,6 % du PIB. Tout est dit. Lire ici