Après une semaine intense et des histoires rocambolesques, on arrive enfin au derby sans grande nouveauté. Cette saison le derby arrive très tard, à la 17° journée et on n’ose pas imaginer le derby retour, l’avant dernier match de la saison et toutes ses conséquences… Cette semaine particulière nous a empêché de bien nous imprégner du « climat derby », de la tension que procure ce match unique, fascinant et magique. A San Siro, l’AC Milan, champion et superchampion d’Italie reçoit l’Inter , l’éternel second club de Milan avec l’objectif de remporter le 4° derby consécutif.
Il est impossible d’évoquer le derby sans revenir sur les évènements de la semaine, qui ont surtout concerné l’AC Milan, avec simultanément l’objectif Tevez et la vente (liée?) de Pato au PSG. Finalement tout a été annulé dans une grande confusion : le communiqué de presse officiel de Milan explique que la volonté de Pato est de rester Rossonero mais Berlusconi, lui, a avoué avoir pris la décision en toute autonomie car il considère Pato comme un grand talent et n’était pas convaincu que les opérations menées par Galliani étaient les meilleures pour Milan. Pato a-t-il été retenu contre sa volonté ou les deux versions sont correctes (Pato veut rester ET Berlusconi bloque tout)? Mais si Pato voulait réellement rester, pourquoi Berlusconi aurait eu besoin d’intervenir en personne? Bref, finalement cette confusion arrange l’AC Milan car le club peut utiliser l’une ou l’autre excuse pour se justifier : par rapport au PSG, à Tevez, à Manchester City, aux tifosi de Milan et plus généralement pour la crédibilité et la réputation du club, il est préférable d’utiliser la version « Pato veut rester » mais en réalité, Berlusconi a tout annulé, à moins qu’ils aient décidé ensemble, après que le président l’ait rassuré et lui ait renouvelé sa confiance. Dans tous les cas, Galliani avait conclu les deux opérations et Pato ne s’était pas opposé à un transfert au PSG. Ce n’est qu’en connaissant les chiffres que Berlusconi a refusé d’officialiser les opérations.
Maintenant la pression repose sur Pato car la version officielle du club souligne que le joueur a décidé d’annuler son transfert au PSG (et par conséquent de bloquer le transfert de Tevez à Milan). A lui de prouver qu’il est digne de porter le maillot de Milan et de réveiller le champion qui sommeille (profondément) en lui. Comme en réalité c’est Berlusconi qui a tout annulé, Pato doit prouver au club qu’il a eu raison de lui faire confiance et de miser sur lui, il doit aussi faire oublier cet épisode et regagner la confiance des tifosi. Cet évènement doit servir de déclic au Papero qui semblait vraiment en crise de confiance depuis plusieurs semaines, secoué par les rumeurs concernant Tevez et sentant que la confiance à son égard n’était plus la même qu’avant. L’éternel espoir est que Pato retrouve la continuité de rendement et devienne en quelque sorte le vrai renfort de l’équipe… même si dans le fond, un peu comme Kakà en janvier 2009, ce ne sera peut-être plus jamais comme avant. Il y a de quoi se poser une question bizarre : doit-on être heureux pour la permanence de Pato ou être déçu par le transfert annulé de Tevez? Eh bien la majorité des tifosi n’arrive pas à répondre à cette question car peu importe la préférence, il est difficile d’être pleinement heureux et satisfait.
Le lendemain, Allegri a prolongé son contrat jusqu’en 2014. Ainsi, l’AC Milan a choisi la carte de la confiance pour arriver au derby dans un climat idéal. Il n’y a plus de rumeurs de mercato concernant Pato ni d’incertitude sur le futur d’Allegri. L’entraineur milanais évalue maintenant si la fin heureuse de cette histoire a suffisamment motivé Pato pour disputer ce derby très important, en sachant que le jeune attaquant brésilien avait été décisif la saison passée, en marquant un doublé qui avait permis de stopper définitivement la remontée de l’Inter de Leonardo et qui avait lancé Milan vers le Scudetto. Cette saison la situation est la même pour l’Inter, qui est en grande forme (5 victoires consécutives), pas pour Milan qui semblait à l’agonie l’année passée mais est tout aussi en forme que son adversaire actuellement (10 victoires et 2 matches nuls).
Lors de ce derby, l’AC Milan court deux risques. Tout d’abord celui d’avoir été distrait par les évènements de la semaine même si Allegri a déjà prouvé être habile à protéger son équipe des évènements extérieurs (rumeurs, critiques, pression…) pour préparer parfaitement un match très important. L’autre risque est d’arriver au derby avec un excès de confiance et pas suffisamment de pression car la position de Milan est beaucoup plus tranquille que celle de l’Inter, qui pourrait être plus déterminée. Lors d’un derby, être favori n’est jamais bon. Allegri affronte son quatrième derby (face à quatre entraineurs différents) après avoir remporté les trois premiers. Les Rossoneri voudront surtout gagner ce derby pour prouver leur supériorité, rester en tête du classement et éliminer l’Inter de la course au titre. Le match nul ne servirait à personne et la défaite serait lourde de conséquence : auront-nous droit à un match spectaculaire pour chercher la victoire ou un match fermé pour éviter la défaite?
Le derby de Milan est magique, avec une grande rivalité mais pas de violence alors préparons nous à une soirée fantastique où tout peut arriver. En ce qui concerne la formation, Allegri a quelques doutes. En défense, il n’y aura pas de surprise : devant Abbiati, il y aura Abate, Nesta, Thiago Silva et Zambrotta. Au milieu, l’absence d’Aquilani est problématique car il y a peu d’alternatives, Gattuso et Flamini sont indisponibles, Seedorf n’est pas au mieux et Boateng est plus efficace comme milieu offensif. Néanmoins le Ghanéen semble être le favori pour jouer mezz’ala droite, avec Nocerino à gauche et Van Bommel au centre. Devant, Ibra est le seul intouchable. Robinho, Pato et Emanuelson se disputent les deux dernières places, avec les deux derniers qui semblent favoris (selon Milan Channel).
Milan (4-3-1-2): Abbiati; Abate, Nesta, Thiago Silva, Zambrotta; Boateng, Van Bommel, Nocerino; Emanuelson; Pato, Ibrahimovic.
Banc : Amelia, Antonini, Mexes, Seedorf, Bonera, El Shaarawy, Robinho.
Indisponibles : Flamini, Cassano, Yepes, Roma, Aquilani, Gattuso
Inter (4-4-2): Julio Cesar; Maicon, Lucio, Samuel, Nagatomo; Zanetti, Motta, Cambiasso, Sneijder; Milito, Pazzini.
Banc : Castellazzi, Ranocchia, Chivu, Poli, Coutinho, Alvarez, Forlan.
Indisponibles : Stankovic, Muntari (Coupe d’Afrique)
Voilà comment on s’approche du derby. Durant la journée, la tension va grimper jusqu’à atteindre son paroxysme à 20h45 quand les 22 acteurs débuteront ce derby fantastique. L’Inter espère que ce derby sera le tournant de sa saison alors que l’AC Milan veut gagner pour la quatrième fois consécutive et poursuivre son chemin en tête du classement. Peu importe qui entrera sur le terrain, c’est l’attitude qui déterminera la prestation. Lors d’un derby, il n’y a plus de classement, plus de statistiques ni de pronostics, c’est l’équipe qui le veut le plus qui l’emporte, celle qui donnera tout, qui jouera avec le coeur et la plus grande détermination. On espère un grand match mais la seule chose qui compte est de gagner, pour le classement mais aussi pour la motivation et l’enthousiasme que la victoire d’un derby peut apporter. L’AC Milan s’apprête à affronter une série de matches difficiles et la commencer en gagnant le derby serait fondamental. Place au foot, place au Derby, si possible Rossonero.
Forza Milan
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