La citation du dimanche :
La conviction que la vraie puissance créatrice ne peut prospérer que dans la liberté et non dans le silence sépulcral des opinions prescrites, que sans individualité intellectuelle la société et l’État ne peuvent finalement que dépérir, que l’homme a droit à une protection contre le pouvoir arbitraire et les abus de pouvoir, que l’écrasement de toutes les divergences d’opinion et de toute forme individuelle d’esprit conduit finalement à un ennui dans lequel la vie intellectuelle de la nation est étouffée, dans lequel manquent la joie du rieur, le moindre signe d’humour, et le piment de la vie, et dans lequel rien ne s’épanouit à part le sérieux bestial du fanatique – cette conviction et rien d’autre constitue l’individualisme tant décrié et bien mal compris des libéraux. La plupart des antilibéraux la prennent pour une expression de matérialisme béat.
Wilhelm Röpke, End of an Era ? (1933)
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Son œuvre est tant économique que philosophique. Il se démarque des néo-classiques par le rejet de la mathématisation de l’économie. En outre, il s’oppose fermement, comme l’école autrichienne, à l’école historique allemande.
Il fait partie des trois intellectuels de l’époque moderne qui ont redonné tout son sens à l’expression « ordre spontané » — d’où le terme d’ordo-libéralisme. En effet, il est le premier à imprimer cette expression, avant Michael Polanyi et Friedrich Hayek. On retrouve cette trace en 1937, en Autriche, dans son livre édité en allemand (Die Lehre von der Wirtschaft) et qui ne fut traduit en anglais qu’en 1962 (Economics of the Free Society). Il explique qu’une économie de marché est un ordre spontané et non pas un ordre commandé.
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