Patong Beach, le 15 janvier 2012
Objet : Le Monde, J'ACCUSE (énième !) : « François Hollande, un président "normal" ? ! » [FIN]
Le Monde
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[A l'attention de Pierre Bergé, de Xavier Niel et de Matthieu Pigasse, repreneurs du quotidien Le Monde, ainsi qu'à celle de la Direction générale et du Comité de rédaction]
« Si je sais LA Vérité et ne gueule pas LA Vérité, je suis le complice des escrocs et des faussaires ! » [Charles Péguy]
Mesdames, Messieurs,
C’est donc, assurément, le seul manque d’arguments contraires qui vous a empêché de répondre à ma lettre du 22 novembre 2004, par ailleurs toujours à votre disposition. Elle avait pour objet « Changer le monde ! », mais j’y réfutai, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui, votre « croyance au miracle ».
Toutefois, il ne vous est pas interdit, aujourd’hui encore, au vu du pandémonium universel toujours d’actualité, d’avancer votre argumentation contraire détaillée établissant les moyens concrets et réalistes d’y parvenir, tandis que je maintiens mes propos d’alors affirmant ce qui suit en réaction à votre promesse mensongère de changer le monde :
« Rien n’est en mesure de changer l'homme, de faire de l’homme tel qu’il est, l’homme tel qu’il devrait être pour parvenir à la chimérique société de ses rêves. Aucune idéologie, aucun moralisme, aucune pédagogie, aucune révolution, aucune Église, aucun devoir de mémoire (Shoah comprise), aucun homme providentiel, aucun Messie nouveau, aucun type d’organisation sociale (sinon, pourquoi attendre ?), aucune Culture même mondialisée, pas plus que l’addition de lois à des lois, de textes internationaux à des textes internationaux, une quelconque réforme de l’ONU, de l’OMC ou de toute autre institution internationale, l’Europe fédérale ou non, une hypothétique gouvernance mondiale, ou quoi que ce soit d’autre, ne feront jamais du rêve d’aujourd’hui la réalité de demain : la Culture sous toutes ses formes est à jamais impuissante contre notre Nature !
Si vous contestez mes propos, ce qui est votre droit le plus légitime, à condition d’accepter d’en débattre, je vous mets au défi, ainsi que quiconque, penseurs, "politiques" et autres du monde entier, de m’indiquer concrètement comment éradiquer, de manière universelle et définitive : violence, conflits et rivalités individuels et collectifs, privilèges, injustices et inégalités, loi du plus fort, exploitation d’êtres humains, corruption et autres pratiques assimilables, discrimination sous toutes ses formes [race, nationalité, sexe, comportement sexuel, âge, statut social, situation de fortune, opinions religieuses, politiques et autres, handicap, maladie, apparence physique ou vestimentaire,...], etc., et comment instaurer tout aussi universellement et définitivement : démocratie, paix, justice, liberté, égalité et fraternité. Relever ce défi sera un excellent moyen de montrer que "vous savez comment changer le monde" !
Seuls jusqu’ici, en effet, votre silence et votre refus de débattre vous permettent de continuer sans vergogne à manipuler l’opinion, comme vous venez d’en donner récemment la preuve en affirmant publiquement dans une déclaration télévisée à l’attention des gogos : « Demain sera meilleur qu’aujourd’hui, je vous en fais la promesse ! » - sauf à vous-même, évidemment, d’apporter la preuve du contraire ! » [Fin de citation]
Dans l’idéologie comme ailleurs, la débilité intellectuelle du candidat Hollande se manifeste par sa constante référence à l’Idéal, à un Idéal pourtant à jamais inconnaissable « en soi », mais ceci ne l’empêche pas pour autant de faire croire à des dizaines de millions de potentiels naïfs, cocus et frustrés en son pouvoir de transposer l’Idéal dans le quotidien, exactement comme il en va pour la chimère climatique des écolos, également renvoyée à DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN, ce qu’il vous sera très difficile d’infirmer, arguments à l’appui !
Néanmoins, François Hollande n’a de cesse, dans son incessante incantation parlant de changer le monde, de .promettre l’égalité absolue, la liberté idéale, qu’il restreint par ailleurs dès qu’il s’agit de l’islam, la paix éternelle et la démocratie parfaite. C’est, évidemment, un attrape-gogos censé le conduire au pouvoir suprême, mais même les plus dupes de ses électeurs, l’euphorie de la victoire passée, ne manqueront pas de lui reprocher rapidement de les avoir dupés - sauf aux intéressés mis en exergue ici de démontrer la fausseté de mon affirmation sur ce point comme sur tous les autres !
Pour terminer, je ne peux manquer de dénoncer la dernière forme du penser superstitieux restant à analyser, à savoir le moralisme, où socialistes, communistes, gauchistes et autres altermondialistes excellent, ainsi que votre quotidien, si j’en juge seulement par ce propos de Maître Jacques Vergès : « La gauche est moralisatrice, et c’est au nom de la morale qu’elle lance ses anathèmes. »
Et ainsi, en matière de moralisme, de superstition moraliste, par votre soutien indéfectible de la gauche en général, votre quotidien tombe également à pieds joints dans le travers essentiel de la Superstition, tous modes d’expression confondus.
En vérité, le procédé intellectuellement malhonnête utilisé par le penser superstitieux en général consiste, selon l’expression du philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel des plus grands penseurs universels, à « absolutiser le relatif », autrement dit à faire passer fictivement, donc mensongèrement, pour Vérité absolue le contenu seulement relatif pensé par notre entendement pratique (cf. imaginatio et ratio spinozistes) dans et sur (à propos de) notre monde humain.
En matière de moralisme, ce subterfuge témoigne bien de la débilité et de la malhonnêteté intellectuelles d’une époque, qui continue de fonctionner avec deux mille ans de retard sur la pensée du Christ, en se fondant sur des fictions déjà maintes fois dénoncées, mais dont j’attends toujours la démonstration contraire de votre quotidien, appuyée sur des arguments intellectuellement et philosophiquement étayés.
Certes, votre silence et votre refus avérés de débattre sur ce point sont évidemment très pratiques, puisqu’ils vous permettent, dans un monde où TOUT est relatif et RIEN n’est absolu, de vous poser en « Juge suprême » décrétant du Bien et du Mal absolus sur Terre pour condamner moralement ceux qui dérangent vos intérêts égoïstes de toutes sortes, individuels et collectifs.
QUI, donc, vous a fait juges de l’Absolu dans ce monde, où rien n’est absolu, puisque son « royaume n’est pas de ce monde », comme l’a annoncé ce grand diseur universel de LA Vérité éternelle absolue, il y a bientôt deux mille ans ? !
Et donc, sauf à vous-mêmes ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire, ainsi que je l’attends depuis plus de dix ans, vous manifesteriez, une fois de plus, votre lâcheté et votre malhonnêteté intellectuelles. Vous continueriez, en effet, à fonctionner sur des fictions qui fondent vos condamnations moralisatrices partisanes - puisqu’essentiellement de gauche ! -, et sont donc la source de votre désinformation de l’opinion, comme je vous en ai si souvent accusé.
Brièvement rappelé, car TOUT a déjà été dit et redit, la première fiction du moralisme est la croyance superstitieuse en un Bien et un Mal prétendument absolus, puisque, à vous croire, ils ne comporteraient, respectivement, que des avantages, du positif, pour l’un, et seulement des inconvénients, du négatif, pour l’autre.
Or, dans notre monde relatif, « TOUT » comporte à la fois du « pour », du positif, des avantages, et du « contre », du négatif, des inconvénients, entre lesquels tranchent seulement les intérêts égoïstes des individus et des infinis groupes d’appartenance. Sauf démonstration contraire, je vous laisse mesurer la débilité intellectuelle de l’époque sur cette première fiction du moralisme, prise pour une vérité absolue par les « censeurs autoproclamés » d’aujourd’hui - pour leur plus grand profit individuel ou communautariste, bien entendu !
La seconde fiction du moralisme, toujours d’actualité après la Parole de vérité du Christ qui dénonçait sans ambiguïté, il y a près de deux mille ans, la fable des bons et des mauvais, des « vertueux » et des « salauds », des racistes et des antiracistes par nature, témoigne également de la débilité intellectuelle de l’époque par la seule observation de la réalité du monde et du comportement de ses sept milliards d’humains.
A cette aune universelle, en vérité, il n’y a pas les gentils, les bons, les vertueux et les « antiracistes », d’un côté (nous), et de l’autre, les méchants, les mauvais, les salauds, les « racistes » par nature (eux !). Il n’y a en réalité que des individus égoïstes, TOUS sans aucune exception - à commencer par moi !
Je rappelle brièvement, car vous en avez déjà été plus qu’amplement informés durant ces dix dernières années, que l’égoïsme inné de chacun, et de TOUS, n’est que notre désir premier de vivre le plus longtemps et le mieux possible, en nous gratifiant autant que faire se peut dans nos affaires d’amour concernant les personnes et les biens les plus divers, de possession (idem), d’où l’importance extrême de l’argent, ou monnaie, comme instrument d’échange, et de gloire, ou honneur-vanité, par la recherche de postes prestigieux, à l’exemple du candidat Hollande, de distinctions, d’honneurs et de médailles de toutes sortes (civiles, sportives, culturelles, artistiques, professionnelles, etc., etc.)
Compte-tenu de ce qui précède, tous ces égoïstes se rassemblent chez nous, aujourd’hui, au gré de leurs intérêts égoïstes communs, en groupes moralisateurs apparemment unis pour donner des leçons de morale à d’autres égoïstes, alors qu’ils sont bien incapables, ailleurs, de faire la paix depuis plus de soixante ans - une paix, dont nul n’est en mesure aujourd’hui d’annoncer l’avènement, comme il en va également des conflits interethniques et interreligieux sur le soi-disant vertueux continent africain, entre autre - sauf à vous-mêmes de démontrer le contraire, évidemment !
Mais vous n’en poursuivez pas moins vos prises de position et vos condamnations moralisatrices partisanes, alors que, pour faire la morale aux Autres, il faudrait commencer par être soi-même irréprochable. Or il n’y a pas, et il n’y aura jamais, d’individus ni de groupes d’individus, TOUS critères d’appartenance confondus, réellement irréprochables. Face à l’Idéal, en effet, chacun est forcément coupable, coupable de « crime de lèse-Idéal ».
Je vous l’ai vainement fait savoir maintes fois, et donc votre silence et votre refus avéré de débattre attestent aussi sur le fond, non seulement la débilité intellectuelle de l’époque, mais également votre lâcheté et votre malhonnêteté intellectuelles - sauf à vous-mêmes, évidemment, d’en apporter la preuve contraire par votre argumentation intellectuellement et philosophiquement étayée !
La troisième fiction du moralisme, mais pas seulement, est la superstitieuse croyance en un prétendu « libre arbitre », une soi-disant libre volonté, en vertu de laquelle il suffirait de vouloir pour pouvoir.
Comme Barack Obama élu sur son mensonger slogan de campagne présidentielle, « Yes, we can ! », le candidat Hollande n’y échappe pas davantage, ainsi qu’en témoigne sa récente promesse mensongère, « Demain sera meilleur qu’aujourd’hui, je vous en fais la promesse ! »
Lui aussi s’illusionne sur sa libre capacité de réaliser ses plus folles promesses, contrairement à ce que dénonce Nicolas Sarkozy, à juste titre, dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Le Point qui rapporte son propos: « C’est un défaut de penser que la volonté peut tout surmonter. »
En vérité, en effet, comme je l’ai écrit dans ma lettre du 9 novembre 2009 à Barack Obama :
« Nous ne maîtrisons RIEN dans notre monde. RIEN ne dépend de notre seule prétendue libre volonté, sinon les infinis problèmes de la planète ne resteraient pas durablement en suspens, et notre monde serait devenu effectivement un paradis - s’il suffisait de le vouloir !
Il nous reste donc seulement l’obligation de nous adapter en permanence à l’enchaînement infini de l’infinité des causes et des effets consécutifs au mouvement perpétuel de notre univers et de toutes les choses qui le constituent.
Dans l’infinité de ses formes, de ses transformations et de ses degrés de vitesse, le mouvement universel perpétuel est l’unique cause fondamentale de TOUT ce qui advient dans notre monde : phénomènes naturels, évènements historiques, actions de groupes et actes individuels]. Il entraîne l’incessante transformation de TOUT, à quoi nous devons nous adapter, bon gré mal gré, ainsi qu’en témoignent, au niveau planétaire, les infinies et constantes réformes initiées dans tous les Etats sans exception pour tenter de suivre tant bien que mal le mouvement, même si celles-ci ont toujours un train de retard sur lui ! » [Fin de citation]
En conclusion, après ce long exposé sur la Superstition sous toutes ses formes, à laquelle vous collaborez, et sauf à vous-mêmes d’apporter la preuve du contraire sur des points très précis de désaccord par une argumentation intellectuellement et philosophiquement étayée, je ne peux qu’accuser, une fois de plus, votre quotidien de mentir et de manipuler sciemment l’opinion, et le texte annexé, Mensonges et lâcheté des élites, vous donnera davantage d’éléments pour démontrer la fausseté éventuelle de mes affirmations.
Dans l’éventualité d’un courageux sursaut intellectuel de votre quotidien, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations philosophiques, laïques et républicaines, sauf à vous-mêmes, évidemment, d’établir le contraire.
Annexe : 1 - Lettres des 27 septembre et 26 décembre 2011 à François Hollande
2 - Lettre du 25 novembre 2011 à Europe Écologie-Les Verts
3 -Texte, Mensonges et lâcheté des élites