Première rencontre en playoffs entre ces deux équipes. San Francisco mène la série 45-24 contre ces Saints mais ne les ont pas battus depuis 2002. C'est le clash de la meilleure attaque contre la meilleure défense. Ça promet.
Les Saints entament le match avec des petites passes à haut pourcentage d’efficacité. Bing, bing, bang, ils se rendent rapidement au milieu du terrain où, sur un 3e et 4, profite d’une pénalité douteuse d’interférence de 23 verges à Donte Whitner qui checkait Jimmy Graham. Graham a visiblement attrapé une commotion sur le jeu mais le drive se poursuit. Quelques petites passes plus tard, encore sur un 3e jeu à la ligne de 6, Drew Brees rejoint Pierre Thomas qui se fait solidement plaquer immédiatement après le catch par Donte Whitner et qui échappe le ballon. Fumble recouvert par les San Francisco! Quel jeu défensif! Les Niners plaquent fort et sont pas mal partout sur le terrain. Pierre Thomas est blessé sur le jeu, lui aussi une commotion. Ça joue dur.
Les Niners se mettent à l’attaque et utilisent étonnamment beaucoup de jeux aériens. Les Saints sont une équipe de blitz à la défense, faut s’attendre à ce que San Francisco tente de profiter de ça. Malheureusement, ça se termine au milieu du terrain cette fois-ci, Alex Smith se faisant ramasser justement par un blitz du cornerback sur le 3e jeu. Punt. Ça sera sûrement pas un festival offensif, comme c’est là.
Les Saints se font aussi arrêter. 3-and-out, punt. Il y a une immense différence entre la défense des Saints et celle des Lions, mettons. Aldon Smith a été chercher Drew Brees sur un 3e et 8, un vrai coverage sack. Personne d'ouvert.
Pendant ce temps, RAM! PICKUP, TABARNAK!!!
Les Niners reprennent le ballon au milieu du terrain et Alex Smith ne niaise pas. Il rejoint le gros Vernon Davis sur une quinzaine de verges. Davis fait rebondir le safety sur sa grosse carcasse musclée et s’échappe! TOUCHÉ! 49 verges! Très belle passe de Smith et beau catch de Davis. On le félicite d’être gros et rapide. 7-0 SF.
New Orleans tente de répliquer mais sur une tentative de passe à Robert Meachem, Brees se fait intercepter par Dashon Goldson qui rôdait en zone coverage. Brees ne l’a jamais vu. Goldson retourne le ballon sur 42 verges jusqu’à la ligne de 5 des Saints. Smith rejoint ensuite Michael Crabtree sur un slant dans la zone des buts. 14-0 SF. Eh ben!
Sur le kickoff suivant, Courtney Roby muffe son catch et reprend le ballon nonchalamment avant de se faire ramasser par la bunch. FUMBLE! Les 49ers sautent sur le ballon et reprennent possession. Holy câlisse, Batman! Troisième turnover des Saints au 1er quart seulement. Ça chie, ça chie. SF ne réussit pas à concrétiser ça en touché et se contente d’un field goal de David Akers, le nouveau recordman de points en une saison. 17-0 pour SF et ça commence à jaser dans les chaumières.
Tout ça a l’air de donner le coup de pied au cul dont les Saints avaient besoin. Brees entreprend un long drive efficace avec malgré tout deux fumbles du N’awrlins. Darren Sproles se fait arracher le ballon à la mi-terrain mais il était déjà à terre. Quelques jeux après, Chris Ivory perd le ballon mais retombe dessus. Les Niners plaquent fort en osti. Anyway, New Orleans réussit à traverser le terrain en 9 jeux et Brees rejoint Graham, revenu de sa commotion, sur une haute passe de 14 verges. Un catch qu’à peu près seul Graham aurait pu faire. On a un match : 17-7 pour SF.
Les Niners puntent, les Saints reprennent et Brees est précis en maudit. 17 en 20 à date et il te zippe ça dans les mains de ses WR de façon chirurgicale. Il rejoint Marques Colston sur une distance de 25 verges, une passe absolument parfaite. Le coverage était là mais le cornerback ne pouvait rien faire. Du grand jeu. 17-14 SF.
Jimmy Graham a vraiment une drôle de face. C’est comme un noir pâle roux. Il devait se faire niaiser en crisse au primaire, lui.
Après un punt de San Francisco (grâce à deux stupides échapées de Michael Crabtree), New Orleans entre en mode two-minute drill et Brees tente une bombe à Devery Henderson. INTERCEPTÉ! Tarell Brown fait un splendide catch en sautant et les Niners reprennent le ballon avec 1:49 à faire… mais ne font rien.
On dirait une fin de match de basketball. En 1:30, les deux clubs ont le temps de punter chacun une fois, puis les Niners reprennent, fumble, les Saints reprennent au milieu mais ne font rien non plus. Tout ça pour ça. Ça reste 17-14 à la fin de cette très excitante première demie.
HALFTIME! Me semble ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé de Tim Tebow…
UPDATE : j'avais mis le clip directement dans l'article mais ça marchait pas. J'ai donc mis le lien à la place pis j'ai ajouté un vidéo de highlights de Roger Craig contre les Rams en 1989.
Un noble spectateur dans mon salon tient à préciser que ça sent crissement le sapin. Possiblement que mon sapin est viendu pendant la première mi-temps tellement c’tait l’fun. Ou tout simplement parce que chez nous, quand c’est Noël, c’est Noël longtemps.
Frisco commence à 2e demie avec le ballon mais leur drive est avorté par un autre sack sur un blitz bien placé au 3e jeu. Les bliztes de Gregg Williams fonctionnent très bien jusqu’ici. Les Niners doivent punter. Darren Sproles sur le retour et… FUMBLE! Encore!?! Sproles s’est fait arracher le ballon et les Niners reprennent au 22 des Saints. 5e revirement pour les Saints mais on doit quand même donner crédit à la grosse D des Niners. Par la suite, les Saints résistent et San Francisco doit se contenter d’un FG. 20-14 SF.
À noter pour le prochain trivia : la dernière fois qu’une équipe a gagné un match de playoffs malgré 5 revirements, c’est les Jets en 1982 qui avaient battu les Raiders 17-14. Je devine que Lyle Alzado était en beau tabarnak après cette défaite.
Chose inusitée, pendant un drive de San Francisco, les Niners ont pogné deux pénalités de suite pour interférence sur deux jeux identiques exécutés un à la suite de l’autre. Et la reprise nous montre ça de façon très claire : un WR de SF bloque un CB de NO pour libérer l’autre WR de SF. WTF? J’ose espérer que Jim Harbaugh va rayer ça de son playbook.
Après un 3e quart plutôt calme, les Saints ajoutent un FG au début du 4e quart. Sur le jeu précédent, Colston ne parvient pas à maîtriser une belle passe de Brees dans la zone des buts, probablement parce qu’il a eu la chienne de se faire ramasser par le safety des Niners. Ceux-ci sont vraiment des kings du tackling, de la belle exécution et du beau coverage constant. 20-17 SF et on sent que la fin de match sera palpitante.
Un switch rapide à RDS nous permet de voir le but du Canadien refusé parce que ‘Titsyn était dans le demi-cercle du goaleur d’Ottawa. Booouuh, ref! ‘Titsyn s’était fait pousser. Pis là, on y donne même une pénalité. Fuck that!
De retour à San Francisco, après un 3-and-out des Niners, un autre 3-and-out des Saints, merci encore à de la grosse D de San Francisco. Justin Smith et Ahmad Brooks envahissent Brees et les Saints doivent punter à nouveau. T’sais quand on dit qu’un match défensif peut être le fun, c’est exactement ça, pas un borefest comme la finale collégiale du BCS.
Une course de 42 verges de Frank Gore positionne les 49ers pour un autre FG. 23-17 SF. On sent quand même que les Niners ne sont pas totalement opportuniste. Un touché ici aurait vraiment mis les Saints KO mais des jeux trop conservateurs, ça fonctionne pas toujours.
Pour prouver mon point, les Saints traversent le terrain avec des petites passes comme au début du match, puis Brees rejoint Sproles sur une petite passe mais avec quelques feintes et quelques beaux blocs, le nain se rend jusque dans la zone des buts. Un jeu de 44 verges et c’est maintenant 24-23 NO, la première fois du match que les Saints mènent. Sproles a maintenant 13 catches dans le match, ce qui égalise un record de playoffs pour un running back.
C’est à ce moment précis que le caméraman de Fox juge bon de nous montrer un jeune retardé mental dans la foule vêtu d’un chandail d’Eli Manning et qui fait le geste « #1 » avec son doigt. Euuuh, whatever dude.
Sur le drive suivant, une longue passe de 37 verges d’Alex Smith à Vernon Davis permet aux Niners de se positionner pour le FG gagnant. Ne reste qu’à écouler le plus de temps possible, sauf qu’il reste 2:30. Une pénalité de 12 hommes sur le terrain ne les aide pas tellement et sur un 3e et 7, ALEX SMITH S’ÉCHAPPE POUR UN TD! Un bootleg vers la gauche avec plusieurs bloqueurs, un jeu très bien designé qui a complètement fourré les Saints. Quel call! Cette fois-ci, le traditionnel blitz des Saints sur un 3e jeu n’a pas marché. Les Niners ratent par contre la conversion de 2 points et c’est 29-24 au two-minute warning. Tick, tick, tick…
Évidemment, deux minutes pour les Saints, c'est comme un quart complet. Brees ne prend pas de temps à rejoindre Jimmy Graham sur 26 verges et un missed tackle du safety des Niners laisse la voie libre à Graham. 66 verges au total et les Saints reprennent les devants! Conversion de 2 points réussie à Sproles et c'est 32-29 NO. Ouf, quel match! Il reste 1:37 aux 49ers pour répliquer.
La tension est à couper au couteau dans le stade. Smith rejoint Vernon Davis sur un in route et le gros tight end s'échappe! Jeu de 47 verges et les Niners sont en position pour le FG égalisateur. Reste 14 secondes. Tick, tick, tick... Les 49ers ont encore une chance d'y aller pour la zone des buts avant d'essayer le placement. Snap, Smith patiente dans le pocket ET REJOINT DAVIS DANS LA ZONE DES BUTS! The Beast strikes again! Quel match monstre pour le tight end étoile qui fond en larmes : 7 catches pour 180 verges et 2 TD. San Francisco reprend les devants 36-32, le 4e lead change dans les 4 dernières minutes!
Après un kickoff et un court retour, la fin de match est une formalité. Les 49ers l'emportent devant leurs partisans, un des meilleurs matches que j'ai vus depuis longtemps. Brees termine avec des stats loufoques : 40/63 pour 458 v, 4 TD et 2 INT. Alex Smith n'a pas chômé non plus : 24/42 pour 299 v et 3 TD.
Un match rempli de rebondissement avec d'la grosse attaque pis d'la grosse défense. Le weed-eater du joueur du match va évidemment à Vernon Davis mais la défennsive complète des 49ers mérite aussi un gros top pouce.
Bon, c'est le temps de se calmer avec un scotch avant de regarder les Broncos humilier les infâmes Pats.