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« Chacun doit savoir réexaminer sa vie et se demander quelles grosses erreurs il a commises. » (p. 397)
L’auteur :
Thomas McGuane est né de parents irlandais catholiques qui avaient déménagé du Massachusetts vers le Midwest. Son éducation primaire comprend des études à la Cranbrook Kingswood School, dont il obtient le diplôme en 1958, mais aussi le travail dans un ranch du Wyoming, la pêche et la chasse un peu partout.
Il commence à se consacrer sérieusement à l’écriture vers l’âge de 16 ans. Il étudie à la Michigan State University, où il rencontre son ami de longue date, Jim Harrison. À l’université Yale, il étudie l’écriture théâtrale et dramatique, et une bourse de la Wallace Stegner Fellowship pour l’université Stanford (1966-67) lui fournit le temps et les ressources pour finir son premier roman publié, The Sporting Club.
Il vit maintenant dans le Montana avec sa femme Laurie, dans un ranch situé au pied
des montagnes Absaroka. Il y élève du bétail, ainsi que des chevaux de ranch, de course et de rodéo. Il a, par ailleurs, été trois années consécutives champion de rodéo du Montana.
Après de nombreuses expériences d'écriture pour Hollywood (The Missouri Breaks, Rancho Deluxe, Tom Horn...), McGuane a abandonné toute collaboration avec le cinéma pour se consacrer à la
littérature. Ses principaux textes parus en France sont L'homme qui avait perdu son nom, Rien que du ciel bleu et La source chaude. (Source Babélio)
L’histoire :
Médecin à Livingston, une petite ville du Montana, Berl Pickett aurait pu mener une vie sans histoire. C'était compter sans les rencontres mémorables et les nombreux écueils qui ont marqué son existence. Poursuivi par la calomnie et abandonné de presque tous ses proches, il se voit contraint de renouer avec son activité antérieure de peintre en bâtiment. Son temps, désormais plus libre, lui laisse tout loisir de se remémorer les événements qui ont rythmé son passage à l'âge adulte.
Ce que j’ai aimé :
Berl est un être errant, éternel adolescent romantique et idéaliste, qui n’a pas encore tout à fait coupé les liens du cordon ombilical et qui se laisse porter par le rythme lancinant de l’univers. Il ne cherche pas à aller à l’encontre des évènements, ni à leur rencontre, et souvent, quand il pense mener enfin les brides de sa vie dans la bonne direction, il se fourvoie dans des chemins de traverse. Il est un être humain qui essaie au mieux de mener sa barque dans l’immensité mouvante des évènements.
« Je me dis que si je pouvais revivre toutes les forces qui avaient agi sur ma vie – mes parents, ma tante nymphomane, le Dr. Olsson, mes professeurs, mes avocats, collègues, voisins, Jocelyne, même mes patients, mes rêves les plus fous, mon amour de la terre, mes érections les plus fortuites, mes tentatives d’aller à l’église, et mon travail -, par déduction, je finirais par savoir qui j’étais. J’avais volontairement laissé Jinx hors de cette liste, parce que, pour l’y inclure, il m’aurait fallu sortir de l’ombre de toutes ces choses qui me disaient ce que j’étais pour tenter d’en émerger comme un véritable être humain. » (p. 482)
Les seuls moments de pause et de rédemption sont ceux passés au cœur d’une nature sauvage qui ne réclame rien. Ces pages sont l’occasion de descriptions des paysages lyriques magnifiques, qui contrastent avec le monde étriqué de cette petite ville de province dans laquelle tout le monde juge, espionne, se trompe.
Un beau roman sur la recherche de soi et le passage à la maturité.
Ce que j’ai moins aimé :
- Les errances psychologiques du narrateur, appelant à lui de multiples souvenirs, digressions, créent une œuvre longue, lente, à laquelle il faut s’accrocher pour espérer toucher à sa fin.
Premières phrases :
« Je suis Berl Pickett, le Dr. Berl Pickett. Mais je signe chèques et documents « I.B. Pickett », et il faut sans doute que je m’explique. Ma mère, une femme énergique qu’il en fut, ardente patriote et chrétienne évangélique, choisit mes prénoms en l’honneur du compositeur de God Bless America. »
Vous aimerez aussi :
Du même auteur : La source chaude
Autre : Mr.Peanut d’Adam ROSS
D’autres avis :
Presse : le Monde , Les Echos
Sur les jantes, Thomas MCGUANE, Traduit de l’anglais (EU) par Marc Amfreville, Christian Bourgois Editeur, 2012, 494 p., 23 euros