Nombreux sont les lecteurs de Contrepoints qui connaissent l’Institut de Formation Politique, qui a formé de nombreux libéraux aux méthodes d’action politique. Pour ceux-là comme pour ceux désireux d’en apprendre plus, Contrepoints a interrogé le directeur de l’IFP, Alexandre Pesey.
Alexandre Pesey
Contrepoints : Alexandre, vous êtes Directeur de l’Institut de Formation Politique. Pouvez-vous nous présenter votre organisation ?
Alexandre Pesey : L’IFP a été créé en 2004 et forme les jeunes étudiants et professionnels aux idées et aux méthodes de l’action politique. Dès le départ, nous avons refusé le statu quo : l’IFP part du constat qu’un renouveau politique pourra advenir par un renouvellement des dirigeants. Depuis sept ans, nous avons formé près de 450 jeunes attachés à la primauté de la personne, ainsi qu’aux valeurs de liberté et de responsabilité. À ceux-ci s’ajoutent les 150 intervenants, qu’ils soient journalistes, analystes, professeurs ou entrepreneurs.
Il est important de noter que l’IFP est une association non partisane, qui n’accepte aucun financement public, par principe et par souci d’indépendance. Permettez-moi ainsi de profiter de la tribune que vous m’offrez pour exprimer ma plus profonde gratitude à nos généreux donateurs.
C. Votre organisation veut entretenir l’espoir…
A.P. : Vous avez saisi l’essentiel. Nous refusons le fatalisme. Le monde change au gré de l’action humaine et il nous appartient de trouver en nous les ressorts nécessaires pour refuser un déclin qui, s’il offre des perspectives inquiétantes, n’est en rien inéluctable.
C. : Contrepoints est un journal libéral. L’IFP l’est-il aussi ?
A.P. : Nous sommes heureux d’accepter des candidats provenant de toutes les tendances de la droite. C’est une des richesses de l’IFP : être capable de faire se rencontrer et débattre, notamment lors des joutes oratoires, des jeunes gens aux sensibilités variées qui n’ont pas toujours l’habitude de se côtoyer. De manière générale, disons que l’IFP a peu d’estime à l’égard du relativisme moral et de l’interventionnisme économique.
Séminaire de niveau III: gestion des organisations
C. : Comment s’organisent vos séminaires ?
A.P. : Les séminaires se déroulent sur un week-end. Ils sont donc intensifs et de niveaux différents. Ils combinent théorie et pratique. Des philosophes, historiens, économistes ou écrivains permettent aux auditeurs de mieux saisir des fondements intellectuels essentiels à leur action politique. Pour la pratique, des journalistes ou des entrepreneurs apprennent aux participants à s’exprimer en public, à professionnaliser leur organisation associative, etc. Après le séminaire de niveau I, les auditeurs peuvent participer à toutes les activités de l’IFP, comme les dîners mensuels autour d’une personnalité – l’économiste et entrepreneur Charles Gave, le journaliste Éric Le Boucher, le haut fonctionnaire et théoricien de la démocratie directe Yvan Blot, etc.
C. : Vous avez fêté en 2011 le septième anniversaire de l’IFP. Que retenez-vous de ces premières années ?
A.P. : D’abord, qu’il est à la fois possible et indispensable de créer des structures professionnelles dans le monde associatif – il en va de l’avenir de la société civile. Ensuite, que les résultats commencent à se faire sentir : l’IFP a voulu « préparer la relève » et les premières générations d’auditeurs peuvent désormais occuper des postes à responsabilité grâce au réseau de l’IFP. On en trouve certains dans des laboratoires d’idées connus pour leur défense de la liberté d’entreprendre, comme la Fondation iFRAP, ou au sein de groupes de pression comme Contribuables Associés. Les apprentis journalistes écrivent de plus en plus dans les revues et journaux, tandis que d’autres sont aujourd’hui engagés en politique, au niveau local ou comme attachés parlementaires.
Un auditeur de l’IFP s'entraîne en conditions réelles
C. : Quels sont vos prochains objectifs ?
A.P. : L’IFP est en phase d’accélération. Nous avons créé l’année dernière le prix Razel de la Toile, grâce au soutien d’un généreux donateur. Il récompense la meilleure action politique sur Internet. Mais vous devez le savoir : Contrepoints a remporté ce prix à l’été 2011 ! Par ailleurs, nous avons lancé une Formation fondamentale : les auditeurs qui veulent se perfectionner en philosophie politique peuvent le faire de manière souple, à distance. L’Institut de Formation Politique a aussi produit des notes de synthèse sur des thématiques politiques d’importance.
À court terme, nous allons développer les séminaires de niveau III. Nos auditeurs progressent et nous les accompagnons dans leur progression, en leur offrant par exemple davantage d’entraînements en conditions réelles – face à une caméra ou en studio radio – ou pour se préparer dans la perspective des élections municipales de 2014.
C. L’IFP recommande aux jeunes étudiants et professionnels de participer à La Bourse Tocqueville. Les candidatures seront ouvertes dans quelques semaines. Quel est ce programme ?
A.P. : Grâce à Contribuables Associés, la Bourse Tocqueville permet à six jeunes de découvrir, chaque année pendant trois semaines, le fonctionnement des « think tanks » et des groupes de pression américains à Washington DC. Ils se rendent à l’Heritage Foundation, au CATO Institute, à l’Hudson Institute, etc. et rencontrent des personnalités politiques (comme le représentant du Texas Ron Paul) ou du journalisme. Ce voyage d’étude permet à des étudiants qui ont atteint un certain niveau d’engagement de comprendre davantage la logique de la société civile et les mécanismes de l’action politique.
Le prochain séminaire de niveau I de l’IFP aura lieu les 17, 18 et 19 février prochains. Pour tout renseignement : 09 51 64 30 25, [email protected], www.ifpfrance.org.