Le 22 avril 2012 au soir. Un moment de notre vie. Un moment de notre histoire.
Il y a ceux qu’on appelait autrefois les bourgeois, qui n’ont pour seul souci que l’accroissement de leurs privilèges et de leurs profits. Ils auront, ce jour-là, voté Sarkozy, bien évidemment. Certains, déçus par un président inculte, agité, vulgaire, imprévisible, trop nouveau riche qui fait tache, trop au service de son clan, auront voté Bayrou ou Hollande, des candidats somme toute assez rassurants pour le système. Avec la certitude que, quel que soit le vainqueur du deuxième tour, pour l’essentiel, rien ne changera. La crise, ce n’est pas eux qui la paieront. La variable d’ajustement restera la même : les salaires, la politique sociale et les services publics.
Il y a ceux qui travaillent, mais qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et qui regardent le 20 du mois approcher avec angoisse. Ceux qui n’ont pas de travail et se désespèrent. Ceux qui ne peuvent pas se payer des études. Ceux que leur retraite ne permettent plus de vivre décemment. Ceux qui font les poubelles pour trouver de quoi se nourrir. Ceux qui n’ont pas de logement. Ou pas de papiers. Qui s’en soucie ?
Nous écoutons la radio. Nous regardons la télé. Nous lisons les journaux. Et qu’observons-nous ? Une agitation qu’on fait passer pour de l’action. Des engagements d’un jour abandonnés le lendemain. Des querelles de personnes. Des querelles de mots. Des paroles qui se veulent fortes et qui ne convainquent plus personne. Du vent. De l’illusion. Un formidable décalage entre la scène politicienne et le vécu des gens au quotidien. Une perte abyssale de crédibilité d’une classe politique très largement discréditée. [... la suite est ici]
Mr Jennar, comme je partage ceci…