Rosse Rennie et les siens coule le navire du Racing qui n'a visiblement pas encore l’étoffe d'un grand d'Europe
Pour infimes qu’elles étaient à la veille de cette 5e journée de la H Cup, les dernières chances de qualification duRacing-Métro 92 se sont envolées vendredi, à Colombes, où les Ciel et blanc, défaits (24-27) par Edimbourg, ont été une nouvelle fois dans l’incapacité d’offrir un premier succès européen cette saison à leur public. Un drop à la dernière minute aura crucifié l’équipe de Pierre Berbizier.
Cette fois le constat d’échec s’impose de lui-même: défait pour la troisième fois en trois matches sur sa pelouse de Yves-du-Manoir sur le front de l’Europe cette saison, le Racing-Métro 92, dominé à la sirène (24-27) par Edimbourg, n’avait décidément pas l’étoffe de ses ambitions continentales dans ce qui n’est toutefois jamais que la deuxième campagne de H Cup de son histoire. Aux onze essais de l’improbable défaite (48-47) de l’aller à Murrayfield ont répondu ce vendredi, à Colombes, les six réalisations d’un match forcément moins échevelé, mais qui aura valu par la course-poursuite entre des Franciliens et des Ecossais se rendant coup pour coup, avant qu’un drop ne terrasse l’équipe du président Lorenzetti.
Malgré leurs intentions jamais démenties, les Racingmen ont signé, dixit Lionel Nallet lui-même au micro de Canal+ Sport, “un match raté au niveau du réalisme ; on a les bases, on a tout, mais il n’y a pas de raison que ça ne vienne pas…” La mue recherchée vers un jeu d’envergure n’a pu une nouvelle fois s’exprimer dans cette Coupe d’Europe, où la moindre erreur se paye cash, à l’image de ces dix en-avants franciliens. Dix de trop qui expliquent en grande partie ce statut de plus mauvaise défense de la H Cup avant cette 5e journée avec 127 points concédés pour 16 essais encaissés. “C’est quelque chose qu’il faut qu’on travaille, les coups, on doit les finir“, commentera Fabrice Estebanez. “On s’entraîne comme on joue et on doit mettre plus d’application sur les finitions ; on essaye de créer du jeu, mais si on perd autant de ballons face à des équipes si efficaces sur des turn-over, on ne peut pas espérer être efficace.“
Malgré la classe d’Imhoff
Et même infime, la maigre chance de qualification des Racingmen mérite d’être jouée à fond. C’est tambour battant que Lionel Nallet et ses partenaires se lancent dans la bataille. Conservation et pilonnage en règle d’une défense écossaise bien posée sur la largeur font quasiment le bonheur de Sébastien Chabal, tout proche d’inscrire pour son retour au jeu le premier essai en position d’ailier qu’un en-avant du n°8 empêche (3e). On pense le ton donné de la part des Ciel et Blanc qui, après un échec longue distance de part et d’autre des deux buteurs, François Steyn (10e), et Greg Laidlaw (13e), cèdent pourtant les premiers. Confuse, la première action écossaise digne de ce nom dans les vingt-deux mètres adverses permet au flanker Ross Rennie de profiter d’un plus que probable écran de son deuxième ligne Grant Gilchrist, qui déroute Nallet, pour aplatir sous les poteaux (0-7, 15e).
Le coup est rude pour le Racing, dont les avants mènent la révolte en bord de touche sur ballon porté, avant que la séduisante paire de centres label international, Estebanez-Steyn, ne donne toute sa mesure. Le vice-champion du monde pour la prise d’intervalle, suivie de la passe après contact et la conclusion du Sud-Africain sous les perches (7-7, 23e). Mais les joueurs de Berbizier retombent dans leurs travers, confondent vitesse et précipitation, à l’image des en-avants de ses Argentins Juan Martin Hernandez (32e) et Juan Imhoff (39e) pour laisser Edimbourg imposer sa folle sarabande. Du rythme et des appuis comme sur ce déboulé de Netani Talei qui plante François Van der Merwe et un nouvel essai avec (7-14, 29e). A la pause, la première victoire du Racing n’est pas d’actualité…
Le changement de décor est flagrant à la reprise. La fameuse maîtrise de ce jeu plus ambitieux sur lequel le Racing continue de tâtonner laissant à nouveau à désirer, on revient à des fondamentaux. Le défi physique et un jeu de passes réduit à sa plus simple expression font mouche d’entrée sur cette belle libération de Virimi Vakatawa pour Imhoff. La suite, c’est un nouveau numéro du joueur des Pumas, qui dépose d’un cadrage-débordement d’école Chris Paterson en position de dernier défenseur pour s’offrir son troisième essai européen de la saison -le deuxième en deux matches après son petit chef d’oeuvre de Perpignan- synonyme d’égalisation (14-14, 42e). Sursaut de courte durée, gâché par la perte de balle en situation offensive de Chabal, qui au bout d’un fulgurant contre écossais gâte le nouvel appelé avec le XV du Chardon, David Denton. Un cinquième essai à Colombes, le troisième d’un troisième ligne pour Edimbourg, qui n’a rien à envier à la réalisation d’Imhoff et replace les Ecossais en tête (14-21, 48e). La réponse du Racing ne tarde pas, oeuvre d’Antoine Battut à la récupération et à la conclusion d’un nouveau ballon porté par les “gros” que bonifie Julien Saubade avant de servir son troisième ligne en coin (21-21, 55e). Un deuxième échec de Steyn aux 55 mètres maintient cette parité (68e) que Jonathan Wisniewski, entré en jeu, lui, dépasse (24-21, 70e). Mais Edimbourg sait se montrer clinique pour concrétiser sa seule incursion de la seconde période chez les Ciel et blanc (24-24, 73e). Et que dire de ce drop final de Phil Godman qui à l’ultime minute crucifie les Franciliens (24-27, 80e). De Murrayfield à Colombes, le cauchemar du Racing est total.
Source : Sports.fr