Cette étude de l'Oregon State University, soutenue par les NIH, constate que la chlorophylle des légumes verts offre une protection contre le cancer lorsque l'exposition aux facteurs cancérigènes reste à des niveaux modestes susceptibles d'être rencontrés dans notre environnement. Si la recherche confirme bien la valeur préventive de la chlorophylle contre le cancer, ses résultats, publiés dans la revue Food and Chemical Toxicology, soulèvent néanmoins la question de la validité des études de laboratoire menées sur l'animal, la souris par exemple, lorsqu'il s'agit de tester des molécules, en fonction de niveaux d'exposition à des facteurs cancérigènes et d'appréhender ensuite le risque réel pour la santé de l'Homme.
«Il y a déjà des preuves considérables en épidémiologie et selon de précédentes études cliniques chez l'Homme que la chlorophylle et son dérivé, la chlorophylline, peut protéger contre le cancer", rappelle Tammie McQuistan, assistant de recherche du Pr. George Bailey, professeur émérite à l'OSU et auteur principal de l'étude. Cependant, à des niveaux très élevés d'exposition, la chlorophylle augmente réellement le nombre de tumeurs et devient cancérigène.
Les résultats ont été obtenus en utilisant plus de 12.000 truites « arc en ciel » en laboratoire, plutôt que des souris de laboratoire dont l'usage est beaucoup plus cher et qui impliquent des niveaux d'exposition supérieurs. Cette équipe de l'OSU est devenue pionnière dans l'utilisation des truites pour la recherche biomédicale, un modèle de recherche intéressant en particulier parce que les poissons réagissent de façon similaire à celle des rongeurs, mais aussi parce que les scientifiques peuvent en utiliser des milliers et faire des expériences qui ne seraient pas possibles sur un autre modèle animal. Ces truites ont été exposées à des niveaux relativement modérés d'un carcinogène connu, mais ont également reçu de la chlorophylle.
Une réduction des tumeurs de 24 à 64% : Cela a réduit leur nombre de tumeurs du foie de 29 à 64% et de tumeurs de l'estomac de 24 à 45%. Mais dans une autre partie de l'étude, en utilisant des doses beaucoup plus élevées (et irréalistes) de la substance cancérigène, l'utilisation de la chlorophylle provoque alors une augmentation significative du nombre de tumeurs.
Cette étude, comme de précédentes, confirme la valeur préventive de la chlorophylle contre le cancer. Elle montre que la chlorophylle peut réduire les tumeurs, jusqu'à un certain point mais, à des doses très élevées de facteurs cancérigènes, au contraire, la chlorophylle ne fait qu'aggraver le problème. Dans ce contexte, cette étude soulève des questions sur la validité des recherches médicales, en cas d'expositions variables à des substances cancérigènes. Ici, par exemple, en exposant trop fortement les poissons à ces facteurs, on aurait pu conclure que la chlorophylle a le potentiel d'augmenter le risque de cancer chez les humains. Ce qui n'est pas le cas. Tout au contraire.
La recherche nous apporte également la clé du mécanisme de protection de la chlorophylle : Elle se lie avec les substances cancérigènes et les séquestre dans le tractus gastro-intestinal jusqu'à ce qu'ils soient éliminés de l'organisme.
Sources: OSU Oregon State University (OSU) « Chlorophyll can help prevent cancer - but study raises other questions”
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