L’information circulait depuis cet après-midi 16h, François Baroin le confirme à l’instant au cours du journal de 20heure de France 2 : S&P a dégradé d’un cran la note de la France. Selon Les Echos, la France ne serait pas la seule victime de l’agence de notation : l’Autriche subirait le même sort, alors que l’Espagne, l’Italie et le Portugal verraient leurs notes dégradées de deux crans. En revanche, L’Allemagne, les Pays Bas, la Suède, la Belgique et le Luxembourg seraient épargnés.
Au cours de l’après-midi, les réactions se sont enchaînées
Eva Joly y voit le signe de «l’échec de la politique de Sarkozy». La candidate d’Europe écologie les verts a fustigé les « cadeaux fiscaux », responsables selon elle de l’aggravation du déficit.
Jean Luc Mélanchon appelait à « résister » : « La guerre entre la finance et le peuple est déclarée ». Il a exhorté la BCE à « annoncer immédiatement qu’elle prêtera à la France à un taux très bas ».
Plus mesuré, François Bayrou a estimé que les raisons de la perte du AAA français n’étaient «évidemment pas seulement dans les cinq années Sarkozy». Cette dégradation «signe des années d’échecs et de dérives» a-t-il déclaré.
Pour Marine Le Pen, la perte du AAA français vient confirmer ce qu’elle annonce depuis deux ans : « Il faut supprimer le monopole des marchés financiers. Il faut revenir à une monnaie nationale et sortir du monopole des marchés. »
Au PS, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, y voit la preuve de la nécessité d’un changement en 2012. Selon lui, la présidence de Nicolas Sarkozy « aura été celle de la dégradation de la France: dégradation financière, dégradation sociale, dégradation morale».
Les raisons de la dégradation
Au cours du journal de 20h de France 2, François Baroin a indiqué les raisons qui auraient vraisemblablement amené S&P à dégrader la note de la France. Il s’agirait principalement de « l’instabilité de la zone euro » : une zone monétaire non optimale dont la gouvernance fait défaut. « Ça ne fait que conforter et confirmer ce que nous souhaitons, c’est-à-dire stabiliser la zone euro dans sa gouvernance » a déclaré le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.
Quoi qu’il en soit cette nouvelle n’a que très peu affecté les cours de la bourse parisienne, l’indice CAC40 ne cédant que 0,11% à 3196,49 points à la clôture. En effet, la dégradation de la note française semble avoir été pricée depuis longtemps par les marchés financiers. Une fois de plus, force est de constater que les politiques ont un temps de retard sur les financiers.
Jean-Baptiste Duret