L’annonce officielle de S&P place à présent la France à AA+, un cran en dessous de AAA. La note est aussi assortie d’une perspective négative, ce qui rend probable une nouvelle dégradation dans les prochains mois. S&P a déclaré
« Nous croyons qu’il y a une chance sur trois que nous puissions dégrader à nouveau la note en 2012 ou 2013. Nous pensons qu’une réforme basée exclusivement sur une augmentation de l’austérité fiscale risque d’être contre-productive. »
L’agence de notation a aussi dégradé l’Italie de deux crans en l’amenant à BBB+.
Il est à noter que ni Moody’s, ni Fitch (agence détenue par le groupe français Fimalac), n’ont pour le moment émis de nouvelle note pour l’Etat Français.
Quelles conséquences peut-on attendre de cette nouvelle note ?
Outre un renchérissement des emprunts français par l’augmentation du taux d’emprunt, et une éventuelle augmentation des Credit Default Swap (assurance sur défaut), on peut noter les conséquences possibles suivantes :
- dégradation des collectivités territoriales (qui augmenterait leurs difficultés à emprunter sur les marchés financiers)
- une dégradation de certains grands organismes publics (RFF, Cades, Unedic), La Poste, la CDC,
- des établissements plus ou moins privatisés pourraient être malmenés en bourse comme EDF, Aéroports de Paris, GDF Suez, Safran, Thalès, Air France KLM, EADS, France Télécom, Renault, CNP.
Il est à noter qu’une perte du triple A de la CDC tomberait mal alors que l’institution doit piloter le démantèlement de Dexia (la principale banque de financement des collectivités locales). La CDC est aussi censée secourir l’assureur mutualiste Groupama,
Mais bien sûr, la principale conséquence est que le Fonds Européen de Soutient Financier ne pourra plus conserver lui-même son AAA. Enfin, le couple franco-allemand devra affronter cette nouvelle épreuve alors que les tensions en Europe continuent de grandir alors que les banques ont suspendu leurs négociations avec Athènes au sujet du financement public de la Grèce…