Les post La preuve par trois ne sont pas les plus courants, surtout ces derniers temps alors que le Ozmarathon règne sans partage. Mais puisque vous avez massivement répondu à la petite énigme du début de la semaine, et qu'en plus, l'un de vous a trouvé la bonne réponse (ce qui était quand même un peu le but), alors voilà sans plus attendre le post promis sur la fameuse séries française qui a ravi mon coeur voilà quelques jours et dont j'ai, d'ailleurs, d'ores et déjà acheté le DVD de la première saison, eh oui chuis comme ça.
Cette série, c'est Boeuf Wellington qui en a trouvé le titre, il s'agit du Visiteur du Futur. Mais vous n'êtes pas sans savoir que j'ai des antécédents en matière de coups de coeur sur ce type de production, puisque je vous avais déjà offert un post La preuve par trois sur NERDZ... N'hésitez d'ailleurs pas à aller faire un tour dans les tags pour vous rafraîchir la mémoire.
Pourquoi pendant longtemps avais-je évité de tenter Le Visiteur du Futur ? Bah déjà, rapport à son titre à la con. Et ensuite parce qu'on ne me l'avait pas vraiment présenté pour ce qu'il allait vite devenir à mes yeux : une série éminemment intelligente dans sa construction d'un univers cohérent. Les mecs, si vous voulez me tenter avec une série française de SF destinée en priorité aux geeks, c'est par là qu'il faut commencer. Pas par me parler du nombre de vues sur des sites de streaming, vu que j'ai le streaming en horreur. Mais un truc que je ne pouvais pas prévoir, que personne n'aurait vraiment pu me faire comprendre sans que je regarde la série, c'est à quel point il y avait un talent incroyable devant l'écran. De la même façon que je voue secrètement un culte à Frédéric Hosteing (Flander's Company) qui porte sa série, c'est également le cas désormais de Florent Dorin. Putain, les mecs, on a des gens comme ça en France, rendez-vous compte. L'espoir renait.
Derrière ce qui pourrait apparaitre de prime abord comme une petite morale écologiste (qui aurait au contraire pu laisser le craindre le pire quant à l'évolution ultérieure de la série, finalement, pour en faire un produit politiquement correct de plus sur le sol français), on découvre pourtant ce qui semble être une idée assez précise de la suite des opérations. Maintenant que j'ai (déjà) achevé la saison 2, je m'aperçois que Le Visiteur du Futur avait décidé de ses thèmes principaux très vite, alors que ses premiers épisodes, reposant sur une formule répétitive propre à beaucoup de shortcoms, avaient l'air finalement inoffensifs (bien qu'hilarants).
Mais ce qui, certainement, fonctionne le mieux dés ce premier épisode, en dépit des changements qui s'opèreront progressivement aussi bien du côté narratif que pour le reste, c'est de voir que la question cruciale du rythme est parfaitement maîtrisée. Le rythme, c'est vital d'abord quand on est sur un format court, mais aussi et surtout dés qu'on touche à l'humour. Dans un scénario de cauchemar, le personnage du Visiteur, tout charismatique qu'il soit, se lançait dans de grandes tirades excitées, et on frisait l'overdose. Mais dés le pilote, on sent une volonté de vouloir être réactif, de ne pas se reposer simplement sur cet atout ou sur l'idée de départ, mais bien d'offrir un épisode parfaitement agencé pour que le spectateur se tienne les côtes de bout en bout. C'est du beau boulot.
De surcroît, quand on voit le chemin qu'a pris la série ensuite, en incorporant rapidement mais avec inelligence une mythologie dense sans être tirée par les cheveux, efficace, et toujours bien gérée (notamment avec le problème casse-couilles des paradoxes temporels), ça donne vraiment envie de gonfler le torse et de se dire qu'on a un véritable vivier de talents, à bien des égards, en France. Et venant de moi, pour qui la fiction française reste encore LA kryptonite, c'est pas un petit compliment que de crier mon coup de coeur. D'ailleurs, découvrir la fiction française avec plaisir, c'est la grande aventure qui m'attend dans les prochaines années, et je ne suis pas fâchée d'avoir commencé 2012 de cette façon.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, eh bah, ya pas de fiche, voilà.