Si la campagne électorale est d'un niveau exécrable, les médias y sont pour beaucoup.

Alors que nous sommes face à une des plus grave crise économique que l'humanité n'ait jamais connu. Alors que les Français ont besoin d'un vrai débat sur le fond qui les éclaire et leur permette de faire leur choix sereinement. Alors que la nécessité de faire de la politique, au sens noble du terme, s'est rarement fait autant ressentir, le débat actuel est d'une profondeur abyssale, d'une médiocrité rarement atteinte. Ce ne sont que petites phrases, dénigrements, et choses sans importance, qui irritent le peuple, le dégoûtent de la politique et font le jeu de l'abstention et de l'extrême-droite.

Les premiers responsable de ce climat malsain et nauséabond sont évidemment les politiques eux-mêmes. Ce sont eux qui prononcent ces phrases, et qui parfois encourage ce nivellement par le bas bien pratique pour occulter le bilan des uns ou l'absence de projet des autres. Mais tout cela n'est possible que parce qu'il y a un relais, en l'occurrence, les médias. En effet, alors qu'ils devraient contribuer à nous informer, à forger notre esprit critique, il leur est bien plus facile de sombrer dans la facilité et de faire le commentaire du superflu.

 Les commentaires qui ont suivi la dernière émission de Jean-Luc Mélenchon sur France 2 sont un excellent exemple de la vacuité des médias dans leur ensemble. Certes, je ne prends pas l'exemple au hasard, chacun sait, du moins ceux qui sont habitués à ce blog, mon attachement pour le personnage et ses idées. Il n'empêche, sa prestation a été de haute tenue sur le fond et sur la forme, une des meilleures depuis très longtemps qui à une autre époque aurait peut-être été considérée comme un tournant dans la campagne, et ce n'est pas moi qui le dit, la preuve sur France Soir et Le Point.

Grand moment de politique donc. Et pourtant que constate-t-on le lendemain ? Rien ou presque si ce n'est les deux sites précités dans un premier. Ensuite, la quasi-totalité des commentaires ont porté sur la petite phrase que Jean-Luc Mélenchon a proféré envers la compagne de François Hollande. Intrinsèquement, on s'en fout royalement de la compagne de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon a dit tellement de choses plus profondes et importantes hier soir. Eh bien, non ! Ces choses là, vous n'en saurez rien. La palme revient à Libération, journal qui fut autrefois fondé par Jean-Paul Sartre, un intellectuel réputé pour ses sympathies communistes. "Libération" donc qui a une grande partie de la journée ignoré le contenu de la prestation pour ne proposer à ses lecteurs qu'un article dénué de tout intérêt sur la projection de l'émission du un bar parisien.

Avec de tels médias, comment s'étonner que Nicolas Sarkozy ait été élu en 2007, qu'il puisse même encore croire en ses chances de réélection, et que Marine Le Pen soit donnée à 20 % dans les sondages ?