Au départ, je n'ai pas été particulièrement interpellée par la couverture de cet album. C'est en glissant un coup d'oeil sur l'histoire et les illustrations que le coup de coeur a réellement eu lieu.
C'est l'histoire d'un garçon de six ans et de son grand-père. Luis est d'origine espagnole, il a tout quitté pour s'installer dans un nouveau pays dont il ne connaissait pas la langue. Il a gagné sa croûte, il n'a pas eu d'enfance heureuse, et non il ne sait ni lire ni écrire. A la place, il connaît les plantes sauvages et les oiseaux des bois. Il sait aussi dessiner, comme le Douanier Rousseau. C'est un homme fort, courageux et admirable. L'été, il aime jouer de la guitare sous le cerisier en poussant la chansonnette. Et lorsque son petit-fils lui fait la lecture d'une double page d'une poésie de Prévert, le pépé à son tour lui fait cadeau d'une guitare rien que pour lui.
C'est un texte à savourer en toute simplicité pour en apprécier toute la sérénité. Il y a aussi beaucoup de poésie derrière la tendresse manifestée entre l'enfant et l'adulte. Ce dernier maltraite la langue française, à sa façon, mais peut-on lui reprocher de mettre les poings sur les îles au lieu des i ? Non, assurément pas. Et quelle beauté derrière les illustrations de Violeta Lopiz ! N'hésitez pas à découvrir son univers : http://violetalopiz.blogspot.com/
Les poings sur les îles, par Elise Fontenaille et Violeta Lopiz (Rouergue jeunesse, 2011)