L’optimisme est de mise sur les places européennes, qui veulent croire à une éclaircie dans la très longue crise de la dette, des états et du secteur bancaire. C’est la conjonction de deux annonces qui pourrait revigorer le moral des investisseurs.
D’une part, les adjudications souveraines du jour ont remporté un vif succès, puisqu’elles ont permis de lever les capitaux nécessaires, et même plus ! Ainsi, l’Espagne a émis pour 9.98 milliards d’euros d’obligations à 3, 4 et 5 ans, à un taux de 3.384%. Non seulement la levée auprès des investisseurs dépasse largement l’objectif initial de 5 milliards, mais surtout le coût de l’emprunt est moindre que les niveaux affichés lors des précédentes émissions.
De son côté l’Italie a émis pour 8.5 milliards d’euros d’obligations (à 1 an) à un taux de 2.735%, en baisse de plus de 320 points de base par rapport à l’émission de mi-décembre. Ces deux opérations de financement, que les marchés prédisaient délicates, rassurent sur la capacité de ces pays de la « première périphérie » à regagner la confiance des investisseurs. Elles rassurent aussi sur leur faculté à assurer la liquidité de leur de leur dette, tout en ne payant pas à un coût rédhibitoire leur refinancement.
Même constat pour l’Allemagne, dette « core » par excellence. Hier, Berlin a placé 3.15 milliards d’euros de Bunds à 5 ans, proposant un rendement exceptionnellement bas de 0.75%.
Seule ombre au tableau, les négociations ardues concernant la contribution du secteur privé à l’allègement de la dette grecque. Le gouvernement hellène et les banques discutent sur la possibilité « d’effacer » 100 milliards de créances grecques. Conséquence, les Etats pourraient avoir à prendre le relais en renforçant leur participation.
D’autre part, Mario Draghi s’est félicité de l’impact positif des mesures non conventionnelles engagées par la BCE pour assurer la liquidité du système bancaire. La première tranche du gigantesque programme de prêts aux banques, à taux minimal de 1% et sur trois ans, est un succès. En décembre, 489 milliards d'euros ont été prêtés à 523 banques de la zone euro. Cet apport de capitaux frais permet notamment aux banques de gagner un temps précieux dans la course engagée pour se mettre en conformité avec les obligations réglementaires, en premier lieu les recapitalisations exigées par le superviseur bancaire européen, l’EBA.
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