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Chronique du Tolkien illustré

Publié le 13 janvier 2012 par Sammy Fisher Jr

Chronique du Tolkien illustré

Tolkien par David Levine

Tolkien est né le 3 janvier 1892, j'ai positivement laissé passer la célébration de son 120ème anniversaire. Comme il n'est jamais trop tard (et qu'il n'est plus à un jour près), je vais me rattraper aujourd'hui ; plutôt que de disserter sur mon interprétation personnelle du Silmarillion (que je n'ai d’ailleurs pas lu) ou du Seigneur des Anneaux (que j'ai lu deux fois), j'ai envie de parler de ses principaux illustrateurs.
[Dans cette chronique, il sera de bon goût de cliquer sur les vignettes avec la molette de la souris, pour voir les images en grand et dans un nouvel onglet]
Chronique du Tolkien illustré
Le plus connu, et pour moi le plus doué, est bien sûr Alan Lee. Il est indissociable du gros et beau Seigneur des anneaux -mon préciiieux volume- édité par Christian Bourgeois. De belles illustrations à l'aquarelle, en pleine page, pas forcément en rapport avec le chapitre en cours -elles sont groupées par paquet de 5 ou 6- mais que l'on prend plaisir à regarder, comme autant de fenêtres ouvertes sur une certaine manière de voir l'histoire. Sous son pinceau, le merveilleux devient naturel ; il a aussi la grande qualité de ne pas pratiquer un style trop ostensiblement moyen-âgeux, contrairement à d'autres. D'ailleurs, une majorité de ses images s'attardent volontiers sur le spectacle de la nature, aspect de l'oeuvre de Tolkien  que les fans d'héroic fantasy occultent un peu trop souvent à mon sens.
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Il a travaillé sur les films de Peter Jackson. Ça se voit, il suffit de comparer :
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*** John Howe est également assez connu et, ah tiens, il a lui aussi travaillé sur la trilogie jacksonienne. Ses images ont largement contribué aux décors des films, à tel point que certaines scènes ou personnages lui doivent leur "postérité visuelle", il n'est que de voir les montures des nazguls, ou l'apparence générale de Gandalf.
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A ce propos, il est intéressant de voir de quelles différentes façons cette scène du combat d'Eowyn et du roi sorcier a été traitée par les différents artistes :

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Frank Frazetta, déjà évoqué sur ce blog

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Alan Lee encore

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Ted Nasmith, très fidèle au récit tolkienien

*** Ted Nasmith est le troisième compagnon de cette communauté du pot à eau, mais il n'est pas mon préféré. Je trouve que sa fidélité au récit se mue parfois en une transcription trop littérale,  avec des outrances dans les effets.
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Mais ne boudons pas notre plaisir, il excelle lui aussi à rendre de beaux paysages, et des scènes du roman bien souvent délaissées par ses pairs. Seulement, je n'accroche pas toujours avec son style. Ca doit venir de la couleur sans doute trop vive. 
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*** De Barbara Remington, je n'ai trouvé que ce triptyque de couvertures très "60's" et psychédélique, qu'elle dessina pour la première édition américaine de l’œuvre en livre de poche. La légende dit qu'elle n'avait pas lu le livre lorsqu'elle s'attaqua à son projet de couverture, ce qui explique sans doute bien des choses.
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*** Viennent ensuite Anke Katrin Eissmann :
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Pauline Baynes qui, si elle reste associée à l'illustration des Chroniques de Narnia, a aussi collaboré avec Tolkien, qui appréciait la pertinence de son travail. C'est une grande dame de l'illustration, même si son style parait un peu désuet aujourd'hui.
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et Philippe Munch, le français que je cite pour l'anecdote. (C'est pas pour dire, mais il s'est borné aux couvertures des Folio junior. Pas sûr que cela lui assure une renommée éternelle dans le monde des fans de Tolkien !)
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*** J'ai gardé Cor Blok pour la fin car il ne ressemble à aucun des autres ; il a son style propre, identifiable au premier coup d'œil. Même si son talent ne s'exerce pas dans les lettres, mais à travers la peinture, il débute sa carrière par une démarche similaire à celle de Tolkien : inventer l'histoire de l'art et l'architecture d'un pays imaginaire, la Barbarusie. Entre 1958 et 1962, il réalise 140 illustrations pour le Seigneur des anneaux, qu'il vient de découvrir. Je fais court : Tolkien adore et lui achète même certains de ses tableaux.
Il tire en partie son inspiration de la fameuse Tapisserie de Bayeux, d'où le titre de l'ouvrage regroupant ces œuvres qui vient de paraître : Une tapisserie pour Tolkien. Quand je l'ai vu pour la première fois dans une librairie, j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un livre pour enfants...
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Il est vrai que son style minimaliste n'a rien de commun avec les illustrateurs férus de détails évoqués précédemment. Mais c'est à lui que les hollandais pensent lorsqu'ils évoquent leur Seigneur des Anneaux - un peu comme Alan Lee pour moi.
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Malgré tout ce que je viens de dire sur les différents illustrateurs de l'oeuvre de Tolkien, il n'en demeure pas moins qu'à mon sens, rien ne vaut les images suscitées par la lecture, à tel point que je regrette souvent la version imposée par le cinéma, qui ne correspond bien évidemment jamais à celle que les lecteurs ont en tête. Et cela n'est pas valable que pour Le Seigneur des Anneaux.
Mais c'est aussi la grande force d'une œuvre que d'avoir su inspirer d'autres artistes.

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