Editions : Michel Lafon415 pages 15€
Présentation de l'éditeur:
Lorsqu'on s'appelle Mydria, qu'on est la fille unique et chérie des puissants Siartt, et qu'on a pour objectif principal d'accéder à un pouvoir plus grand encore en épousant le prince héritier du royaume, la vie ne peut pas être ennuyeuse. Jusqu'au jour où Mydria découvre ses vraies origines. Elle n'est nullement Siartt, mais l'ultime héritière d'une dynastie renversée depuis des générations ! Horreur : à la suite de ses ancêtres, elle est tenue de se lancer à la recherche du trésor familial, recevant pour seules aides un sifflet et le Don d'Aile, cet étrange pouvoir capable de vous métamorphoser à volonté... Le pire danger ne l'attend peut-être pas derrière l'errance, la bataille et les cloques aux pieds. Le pire danger pour un cœur confiant ne tient peut-être qu'en un seul nom : Orest.
L'avis de Phooka:
Mydria est une jeune noble de 16 ans, assez imbue d'elle-même, jolie et héritière d'une famille très riche et très influente. Elle est surtout très prétentieuse et insupportable, trop sûre d'être la meilleure, la plus belle et le meilleur parti du royaume. Son but ultime étant d’accéder aux sphères du pouvoir par un beau mariage. Elle refuse du coup tous les partis "pas assez bons pour elle" avec mépris. Le genre de jeune femme à qui on collerait allégrement des baffes pour lui remettre les pieds sur terre. Mais finalement c'est le destin qui va lui coller des baffes à notre place et pour notre plus grand plaisir. A la fois parce que ça lui remet un peu les idées en place, mais aussi et surtout, parce qu'elle va devenir une héroïne telle qu'on les aime.
Le destin va lui révéler un étrange secret qui va la pousser sur la route. Elle quitte en quelques instants sa vie confortable et choyée. Elle part à l'aventure, sans savoir vraiment où et surtout sans y être préparée. Rien, dans sa vie passée, ne lui a appris "à vivre" tout simplement. Il n'y a qu'à voir ce qu'elle prend pour s'enfuir de chez elle: trois robes (en satin) et un livre. C'est tout. Pas d'argent, pas de bijoux qu'elle aurait pu négocier, pas de nourriture, pas de couverture. Autant dire qu'il va falloir qu'elle fasse preuve d'une débrouillardise hors norme pour s'en sortir. Mais My, c'est son surnom, a des ressources cachées et elle va apprendre beaucoup sur le terrain.
Elle va aussi apprendre beaucoup auprès de ...la Guilde des assassins.
Là, elle va rencontrer des gens hors du commun ou plutôt très communs au contraire. Et puis "rencontrer" est un bien grand mot, elle n'aura pas vraiment le choix. Elle va chevaucher avec la lie de la société en les personnes de Alian, Orest, Krud et les autres.A leur contact elle va apprendre beaucoup, sur eux et sur elle aussi. Elle va se rendre compte que "son" monde n'est pas "le" monde. Et elle va vivre une aventure étonnante, qui va repousser bien loin ses limites.
Un livre étonnant et riche, avec des personnages qu'on ne peut pas oublier. Pourtant le tout début m'a un peu surprise, presque rebutée, mais il était nécessaire pour mettre le "décor" en place. Très vite on comprend, et la magie opère. On ne peut s'empêcher de frémir quand on voit My partir à travers la forêt avec son baluchon et ses trois malheureuses robes. Elle semble tellement idiote et vulnérable. On la prend en pitié, on la critique et on l'admire tout à la fois. C'est une héroïne incroyable, qui par la force de sa volonté va être capable de franchir tous les obstacles. Elle va même arriver à se faire apprécier de ce groupe de bandits qui l'accompagne et ce n'est pas une mince affaire.Mais le génie du roman, c'est réellement l'auteur, Marie Caillet, qui, jamais ne choisit la facilité. Et franchement je lui tire mon chapeau. Bien sûr il y aura une histoire d'amour, mais pas avec la personne à laquelle je pensais au début. Bien sûr, My va apprendre à devenir plus forte, mais pas en acquérant des pouvoirs "extraordinaires", elle va juste apprendre à être maline, à utiliser ses propres atouts. C'est vraiment une énorme réussite.Mais surtout ce qui est bluffant c'est le manque de complaisance de Marie Caillet pour ses personnages. Elle ne les aide pas, elle ne leur rend pas les choses faciles. Ils doivent faire leurs preuves et ils doivent souvent en payer le prix. Il ne restera que peu de survivants, et tout ça pour quoi? Le jeu en valait-il la chandelle? La fin n'est pas une fin facile, ce n'est pas un happy end et vraiment il fallait oser mais c'est une fin magistrale. J'adore, tout simplement, sans compter que l'écriture est fluide et qu'une fois immergée dans le récit il est quasi impossible d'en ressortir. Ce roman est une très belle réussite!
Un livre étonnant, un roman initiatique sans complaisance ni facilité, dans lequel le lecteur ne peut que plonger sans reprendre son souffle. Un récit qui ne choisit pas forcément le trajet le plus facile (à l'image des héros qui prennent des chemins tortueux) A découvrir d'urgence!
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