1. Le Front national propose de mener la France à la faillite et les Français à la détresse sociale
Le Front national propose de supprimer l’euro en France, de revenir à une monnaie nationale et de dévaluer celle-ci pour « relancer l’économie ».
Changer une nouvelle fois de monnaie entraînerait des coûts importants, inutiles et qui ne sont pas prioritaires dans la situation actuelle.Pire, pour la première fois de son histoire, la France pourrait se trouver en faillite. Dévaluer la monnaie de 20 à 30%, ce serait faire bondir la dette publique de la France de 20 à 30% et augmenter les taux d’intérêts de manière radicale. Cela conduirait le pays à un très fort risque de défaut sur sa dette (pour la 1ère fois depuis 1796).
La dévaluation de la monnaie souhaitée par le FN aurait également pour conséquence de renchérir le prix des importations.
La majorité de nos échanges extérieurs se faisant avec la zone euro, l’existence de la monnaie unique évite des guerres de changes avec nos principaux partenaires qui seraient extrêmement déstabilisatrices pour l’activité économique et l’emploi.
L’existence de l’euro limite également les attaques spéculatives contre notre monnaie et permet donc d’avoir des taux d’intérêt plus bas, ce qui facilite le recours au crédit pour les PME-TPE et réduit le coût de la dette. Une sortie de l’euro s’accompagnerait d’une hausse des taux d’intérêt, donc du poids de la dette (privée comme publique).
Par ailleurs, le FN propose d’engager une guerre des coûts avec nos principaux partenaires, en parlant de « dévaluation compétitive de la monnaie » pour notre seul pays. Or, ce n’est pas en divisant l’Europe face à la Chine ou aux Etats-Unis que l’on pourra s’en sortir. L’Europe a besoin d’une toute autre politique industrielle, d’innovation, de formation et de solidarité.
Loin de permettre des gains de pouvoir d’achat, la « sortie de l’euro » serait catastrophique pour notre économie et pour les Français.
2. Le Front national se trompe de problème et de solution
Le Front national propose de remplacer l’euro par une monnaie nationale et de nationaliser la politique monétaire.
Les responsables du Front national font une erreur économique majeure en attendant de cette disparition de l’euro des gains de pouvoir d’achat et des créations d’emplois grâce à la stimulation des exportations.Le FN amalgame en fait l’existence de l’euro et le contenu des politiques monétaires et économiques menées dans la zone euro. L’existence de la monnaie unique n’est pas forcément synonyme de politique monétaire restrictive.
La Banque centrale européenne a d’ailleurs déjà partiellement réorienté sa politique au cours de la crise : elle a baisé les taux d’intérêt jusqu’à des niveaux très faibles et elle a racheté des titres de la dette des États sur le marché secondaire. Il faut aller beaucoup plus loin pour soutenir la croissance – c’est ce que propose le PS – mais cela n’implique pas de sortir de l’euro.
Les principaux problèmes économiques de l’Europe (faible croissance, taux de chômage élevé, stagnation des salaires, etc.) sont la conséquence de politiques budgétaires restrictives décidées par la droite au pouvoir en Europe. Le récent « pacte de compétitivité », qui devrait s’appeler « pacte d’austérité », en est un exemple. Sur ce point fondamental, le programme du FN est muet. Si l’on se réfère à son programme de 2007, le Front national prône la réduction des dépenses publiques, du périmètre des services publics et du champ de la protection sociale.
3. Le Front national a toujours été un parti très libéral, avec un programme de privatisations et de coupes sombres dans les dépenses publiques
En 2007, M. Le Pen proposait des baisses massives d’impôt pour les plus riches.
On attend les propositions économiques de 2011 : pour l’instant, la seule mesure économique proposée par le Front national serait catastrophique socialement, ruineuse
économiquement, irréaliste commercialement.
4. Les socialistes proposent de vraies solutions, ambitieuses, pour restaurer la compétitivité de la France et de l’Europe
Nous proposerons à nos partenaires européens d’instaurer le « juste échange » à la place du libre échange. Ainsi, les normes sociales, environnementales et sanitaires devront
faire partie des normes commerciales de l’OMC. En cas d’échec de cette avancée au niveau international, nous proposerons que des écluses tarifaires soient établies aux frontières de l’Europe,
qui s’appliqueraient aux marchandises dont les modes de production ne respectent pas les normes pratiquées en Europe.
Nous proposons de modifier les statuts de la Banque centrale européenne (BCE) afin de redéfinir son rôle et ses objectifs : elle devra notamment mieux soutenir les États en
difficulté et mener une politique favorable à l’activité économique et à l’emploi.
Nous proposons une « triple convergence » – financière, sociale et fiscale – entre partenaires européens. Cela permettra de sortir de la triple concurrence que s’imposent les
Etats européens : entre les entreprises rivales au sein de l’Union sans être compétitives à l’international, entre les salariés dont les revenus et le pouvoir d’achat sont tirés vers le bas,
entre les États qui s’infligent une rigueur sans croissance.