Mont-Ruflet
poème-feuilleton d’Ivar Ch’Vavar
18e épisode
Résumé de l’épisode précédent : Croisant Alice, le garde-chasse a dit quelque chose qu’elle n’a pas compris. Il lui a semblé qu’il pleurait. Ses cuisses à elle étaient (sous la jupe) comme des cloches dans un clocher. Alice a peut-être été peinte par Karl Schmidt-Rottluff ou André Derain.
Rmenté par cette idée que deux chemins parallèles ne
Se rencontrent jamais.Et parallèlement au chemin de
L’Alice il courait — la langue flottante et déboutonné.
Il courait en écartant les branches sa langue ondulait
Derrière lui dans l’air et on voyait les gros boutons de
La sorte de salopette qu’il portait. Là-bas (je dirai, sur (890)
La gauche, de mon point de vue) le soleil tout ensavo
Nné se couchait.. L’horizon dressait de grêles idéogra
Mmes, pattes de faucheux ; ça tremblait un peu (mais
Peut-être était-ce un effet de la distance ? ou que tout
De même, le temps se transvasait de lui-même en lui-
Même, ce qui induit, oui... un tremblé ?). Il y avait des
Phasmes, encore, sur l’horizon, et ils étaient en phase
Avec mes phantasmes, disons. Le grand vent ramène
Sa fraise...et exhibe en beuglant, de fait, une amygda
Le hypertrophiée (l’autre est par trop rencoignée : on (900)
Ne peut donc rien en dire et quant à la luette, eh bien
C’est une mise en abyme.. mais on ne sait pas trop de
Quoi (pour ma part, je n’en ai pas la plus petite idée).
Et Patouillard est le nom de ce vent. Et,déjà en vue, la
Maison est tout emmeringuée, le ponant enluminé va
À l’instant y mettre des cloques de reflets, de couleur
Soufrée à orange. Et c’est là,ne payant (certes) pas de
Mine, lavée au lait de chaux, une chaumine. - Dès qu’
On s’approche une lanterne se tient allumée. Qui s’en
Toure d’une aura bruissante comme si toute une trou (910)
Pe de criquets invisibles stridulait là, laquelle irrésisti
Blement évoque la barbe-à-papa. Tout ça a une patte,
Une excroissance, sur la poignée de la porte. Une fois
Dedans (la porte s’est ouverte d’elle-même), les nains
Grouillent aux solives ; dans la pénombre qui est une
Salive... Les mains, dis-je, grouillent aux solives, mais
Ce sont de grosses araignées, et c’est pure curiosité si
Elles sortent de leur trou quand un visiteur assez fou
Entre dans l’antre. Elles arrivent en trottinant, se dan
Dinent sur leurs huit gros doigts (plutôt boudinés) et (920)
Regardent, sourient, souvent. Et certaines sont venues
Avec leur tricot, leurs aiguilles. Nous avançons en pa
Ssant une main dans nos cheveux, il y a ceci à voir, et
Cela ; on sourit, on regarde aussi, on garde quand mê
Me le cou enfoncé dans le col du vêtement. La table ?
Elle gigote, elle a en plus la tremblote... et tous les ver
Res chevrotent dessus. Les chaises ? elles vont et vien
Nent, très préoccupées, et le menton dans la main (ne
Songeons pas à nous asseoir). Le lit ? il est dans l’alcô
Ve, derrière un rideau. Et ce rideau, c’est toute une hi (930)
Stoire qui s’y souffle, qui s’y bosselle, il y a une lumiè
Re derrière, et, devant, des ombres chinoises, incertai
Nes, mal accrochées. Tu passes, lecteur, la tête l’épau
Le entre les pans du rideau de lit... veux-tu nous dire
Ce que tu vois ? (Le lecteur répond :) de suite la chan
Delle, tout émoustillée, la flamme qui n’arrête pas de
prochain épisode lundi 16 janvier 2012