La période des soldes a débuté depuis hier mercredi. Prix barrés et remises astronomiques, les vitrines des commerçants annoncent des affaires à gogo ou des arnaques pour gogos, la distinction est parfois subtile.
Les reportages télévisés ont abordé l’angle économique, certains gérants de boutiques prévoyant de bons résultats en terme de chiffre d’affaires la veille du démarrage officiel des soldes, d’autres affligés au soir du premier jour devant le désert de clients dans les allées de leurs échoppes.
Mais la télévision nous a aussi montré des horreurs. Ce n’est pas la faute de la télé, montrées ou pas, ces choses existent. Nous étions habitué aux ouvertures de portes avec ruée des clients vers les rayons, comme une attaque de zombies dans un film d’horreur de Romero. Ce qui était déjà pas mal ridicule.
Cette année, il y avait plus fort encore ou devrais-je dire plus crétin. A Lyon, une enseigne connue permettait aux cents premiers clients de se vêtir entièrement et gratuitement ! Du coup, on a vu une file d’hommes et de femmes en slip et soutien-gorge poireauter devant la boutique jusqu’à l’ouverture, puis se ruer dans le magasin pour s’y rhabiller. Sous l’œil des caméras bien évidemment, de la télé-réalité sans trucage.
Des clients à poil dans la rue, se sachant filmés et même j’en suis certain, l’espérant. Quelle gloire peuvent-ils retirer de cette mise en scène de leur propre absurdité, je m’interroge. Le grotesque de la situation ne leur saute donc pas aux yeux. J’évoquais plus haut Romero, maintenant ce serait plutôt un très mauvais film, comme il en commit beaucoup, avec Bernard Menez. Comment peut-on en arriver là ? Chaque jour qui passe, la société de consommation avilit l’Homme un peu plus encore. Le pire étant toujours possible, je suis certain hélas, de ne pas avoir tout vu encore.