Privée ou métissée

Publié le 05 mars 2008 par Nicole Guichard

La ville franchisée
Formes et structures
de la ville contemporaine
David Mangin 
Ed de La Villette, 2004
L’impression de chaos procurée par la suburbia et le mitage du paysage renvoient aux contours d’un territoire nouveau où s’imbriquent espaces ruraux et urbains. Désormais planétaires, les effets sur les modes d’urbanisation de ce sprawl ou étalement restaient à être analysés de manière circonstanciée. À travers des questions touchant aux infrastructures routières, aux centres commerciaux et aux lotissements pavillonnaires, David Mangin décrit la ville sectorisée, celle des enclaves privées, à laquelle il oppose la ville passante et métissée, celle du domaine public. Partant de l’observation du contexte français, il confronte la situation nationale aux phénomènes rencontrés au sein des villes asiatiques et s’interroge sur l’idée d’une importation d’un soit disant modèle américain.

Si l’auteur s’est intéressé principalement à trois entités omniprésentes dans la périphérie des villes : les infrastructures routières, l’urbanisme commercial et les ensembles de maisons individuelles, c’est pour mieux étudier les effets de la croissance urbaine de ces trente-cinq dernières années ainsi que leurs conséquences morphologiques et sociales.

Pour mettre en évidences les interactions qui se sont nouées en matière d’aménagement entre les sphères économiques, politiques et spatiales, l’auteur a croisé travaux cartographiques, enquêtes de terrains, entretiens et modèles. Contrairement aux méthodes anglo-saxonnes recourant largement aux analyses perceptives, il a volontairement choisi de tester, sur ces territoires, les outils de l’analyse urbaine apparus, en Italie, en Espagne et en France notamment dans les années soixante. Tracés, voiries, découpages du sol, règles d’édification, rapports publics/privés… sont donc les objets privilégiés de cette recherche et des observations souvent consignées par le biais d’une abondante documentation cartographique.