La ville franchisée
Formes et structures
de la ville contemporaine
David Mangin
Ed de La Villette, 2004
L’impression de chaos procurée par la suburbia et le mitage du paysage
renvoient aux contours d’un territoire nouveau où s’imbriquent espaces
ruraux et urbains. Désormais planétaires, les effets sur les modes
d’urbanisation de ce sprawl ou étalement restaient à être analysés
de manière circonstanciée. À travers des questions touchant aux
infrastructures routières, aux centres commerciaux et aux lotissements
pavillonnaires, David Mangin décrit la ville sectorisée, celle des
enclaves privées, à laquelle il oppose la ville passante et métissée,
celle du domaine public. Partant de l’observation du contexte français,
il confronte la situation nationale aux phénomènes rencontrés au sein
des villes asiatiques et s’interroge sur l’idée d’une importation d’un
soit disant modèle américain.
Si
l’auteur s’est intéressé principalement à trois entités omniprésentes
dans la périphérie des villes : les infrastructures routières,
l’urbanisme commercial et les ensembles de maisons individuelles, c’est
pour mieux étudier les effets de la croissance urbaine de ces
trente-cinq dernières années ainsi que leurs conséquences
morphologiques et sociales.
Pour mettre en évidences les
interactions qui se sont nouées en matière d’aménagement entre les
sphères économiques, politiques et spatiales, l’auteur a croisé travaux
cartographiques, enquêtes de terrains, entretiens et modèles.
Contrairement aux méthodes anglo-saxonnes recourant largement aux
analyses perceptives, il a volontairement choisi de tester, sur ces
territoires, les outils de l’analyse urbaine apparus, en Italie, en
Espagne et en France notamment dans les années soixante. Tracés,
voiries, découpages du sol, règles d’édification, rapports
publics/privés… sont donc les objets privilégiés de cette recherche et
des observations souvent consignées par le biais d’une abondante
documentation cartographique.