10 décembre 2011 : L’auteur et journaliste Bacary Goudiaby a obtenu un article de presse dans « Le Rénovateur », en Mauritanie. Celui-ci a récemment publié son premier roman « Le Kankurang d’Allah » aux Éditions Dédicaces. Il participait au SIEL de Paris les 26 et 27 novembre dernier. Le 28 décembre 2011, Monsieur Goudiaby obtenait une entrevue radiophonique à l’émission kabyle Patrimoine et Tradition (Radio PLURIEL, Lyon, France). Écoutez cette entrevue ci-dessous…
Le livre raconte le quotidien d’un émigré africain en France, tiraillé entre la rudesse d’un exil mal compris et la nostalgie d’une mère patrie ressource. Bigadjo, le personnage central du roman souffre de son rapport avec les gens du pays qui le perçoivent mal du fait de ses origines «nègres». Malgré les multiples offenses, il retrouve un havre de paix dans le souvenir de sa riche et valeureuse culture africaine.
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Les enseignements de sa grand-mère sont devenus pour lui le pare-choc contre toutes les sortes de frustrations qu’il rencontre à longueur de journées. Très souvent un air du pays, une cuisine, une parole deviennent des boucliers qui lui permettent de se murer contre ces agressions. Dans ce chapitre, ce sont ses rapports avec la gent masculine, qui sont les plus marqués par le mépris. Comme pour dire que le regard qu’on porte sur lui et à travers lui, sur tous les émigrés, est avant tout teinté de jalousie. La jalousie de voir des êtres autrefois, considérés comme inférieurs se battre et trouver leur place dans un monde de renouveau. Ils vibrent avec les secousses des temps modernes. Ils participent au débat universel… Plus loin, l’auteur montre comment ils ont vécu dans la peur la présence du Front National au second tour de l’élection présidentielle de 2002 en France. Les faux débats, l’instrumentalisation de l’émigration et finalement le triomphe de la démocratie… Mais pas seulement, il aborde aussi les événements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et leurs relations avec l’Islam, sous plusieurs aspects. L’auteur condamne la violence aveugle qui frappe sans discernement mais s’insurge aussi contre la stigmatisation des musulmans qui sont eux même victimes de terrorisme.
Vers la fin du livre, une transformation s’opère. Dans ce monde en pleine mutation, Bigadjo n’a plus cure de ce qu’on peut penser de lui. Il n’est plus attaché par les liens qui le tirent vers ses origines. Ce qui compte à ses yeux, c’est de sortir de l’ordinaire des choses en gagnant en célébrité. Pour cela il est prêt à réussir la gageure, d’interviewer l’homme le plus recherché du monde. La rencontre avec cet homme providence, ce «Le Kankurang d’Allah», ce cadeau venu du ciel, est l’épilogue de cette magnifique œuvre qui mélange parfaitement l’autobiographie à la fiction.
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