[#Ozmarathon] 3x06, chemins tortueux

Publié le 12 janvier 2012 par Ladytelephagy

Notre Ozmarathon continue alors que, l'air de rien, on est en train de se diriger vers le season finale de la saison 3...

L'épisode est dédié majoritairement à suivre les esprits complètement tordus qui peuplent Oswald. C'est donc un bon épisode, par définition...
Du coup vous comprendrez que je suis obligée de commencer par évoquer notre Dieu à tous en la matière, ce cancrelat de Ryan O'Riley. Je sais qu'en général, je considère la première intrigue de l'épisode comme la plus mineure, mais ici je me suis tenu les côtes pendant tout le long. C'est du grand Ryan. La façon qu'il a de toujours retomber sur ses pattes, de survivre à absolument tout et de toujours finir par parvenir à ses fins sans jamais avoir été en danger ni physique, ni financier, c'est simplement brillant. Et en plus c'est fait sans malice, c'est ce que j'admire le plus : il le fait uniquement dans l'intérêt de la survie des O'Riley, mais pas pour faire le mal. Depuis le début de l'intrigue sur la boxe, il pousse Cyril pour leur faire gagner de la thune, et il s'avère d'ailleurs que son instinct était le bon puisque son affaire de trafic de drogue va brutalement péricliter. Mais pas de problème, Ryan a toujours une solution, et avec son talent tout particulier pour dire aux autres ce qu'ils veulent entendre tout en leur faisant faire ce qu'il veut éviter de faire lui-même, il va réussir à se débarrasser des deux Russes en un rien de temps, et même de se remettre dans les bonnes grâces de Pancamo. C'est du grand spectacle : on applaudit, on bat des mains, on rigole à en perdre haleine parce que c'est juste parfait ; c'est, dans Oz, ce qui s'approche le plus d'une comédie (mêem si bon, ya des gens qui se font crever la jugulaire, mais c'est un détail). Je dis Monsieur.
Dans une certaine mesure, Alvarez montre aussi des signes de perversion. La scène qui m'a le plus frappée, c'est qu'il abandonne avec une facilité déconcertante les Latinos dés qu'il sent le vent tourner. Ca nous rappelle à quel point ce mec est malin, quand il n'est pas écrasé sous le poids de ses émotions. Dans un autre contexte, sans le bébé et tout ce qui a suivi sur un plan personnel, il aurait certainement pu être quelqu'un comme O'Riley.
Mais ce n'est pas le cas. Et son esprit tordu, osons le dire : masochiste, va le conduire à demander à voir ce qu'il a fait à Rivera. Encore prétexte à une excellente performance de la part d'Acevedo, toujours parfait dans ce genre de postures, mais hélas, on a du mal à s'émouvoir alors qu'on n'attend maintenant plus qu'une chose : la confrontation. Il faut qu'elle vienne, on est à point.
On a aussi, l'air de rien, assisté à quelque chose d'énorme du côté d'Adebisi. Alors je vous la refais : le mec, il torture et/ou viole Wangler tous les soirs dans l'intimité de leur pod, et en même temps, il envisage l'air de rien de faire remplacer McManus. La routine, hein.
Il y a encore pas si longtemps, Adebisi ne voyait pas plus loin que la prochaine livraison de dope, et maintenant il en est carrément à envisager de prendre le pouvoir sur Em City. Mais pas comme une brute, comme ça a été le cas pendant l'émeute, ni en renversant la société avec son propre système juridique comme l'envisageait un temps Kareem Saïd... non, pour lui, le pouvoir, c'est aussi simple que de mettre un des "siens" à la tête d'Em City. Rendez-vous compte l'intelligence suprême de ce plan. C'est celui qui, avouons-le, a le plus de chance de réussir à lui garantir la belle vie. Après, comment peut-il y parvenir, c'est une autre paire de manches...
En parlant de Kareem Saïd, c'est cette fois lui qui a, frontalement, affaire à des esprits tortueux. Ils ont sournoisement organisé une fronde à l'intérieur du clan des Muslims (qui entre parenthèses ne sont plus 4 du tout), et Saïd est tout surpris, le moment venu, de les voir obéïr à Hamid Khan. Je dois dire que, pour qu'ils soient si ordonnés, c'est bien qu'ils ont répété leur mutinerie au préalable, et ça les rend absolument ignobles. Même si on ne peut pas nier que les Musulmans aient donné des avertissement à Saïd à plusieurs reprises, dont Hamid Khan.
Un mot sur ce dernier. Etrangement je me rappelais moins de lui que de Zahir Arif, mais j'ai été absolument dévastée par sa reconstitution. Elle était à la fois terrible dans sa signification (Khan est en prison pour être intervenu lors d'un viol) et ignoble, notamment dans le plan prolongé de la victime tentant laborieusement, après l'aggression, de remonter son collant dans un élan désespéré de pudeur et d'impuissance. Je crois que j'ai sincèrement plus serré les dents pendant cette scène que pendant, disons, la crucifixion du prêtre pédophile dans la saison précédente, pour vous donner une idée. Il y avait quelque chose de tellement réel et tangible, ça m'a rendue malade. Et surtout, ça dresse le portrait d'un Khan droit et juste, incontestable dans sa nouvelle fonction d'imam. Saïd ne peut certainement pas l'attaquer par là.
L'esprit le plus noir, le plus tordu, le plus pervers d'Oswald est, cependant, celui de Chris Keller. Parce que, comme je l'ai dit pour l'épisode précédent, c'est un chasseur. Et on a la preuve ici de son goût pour la chasse à la conquête. C'est sûr qu'en un sens, ce qu'il décrit ici à Sister Peter Marie est plutôt une soif de co-dépendance, et ça pourrait être attendrissant si, dans ses yeux, on ne lisait pas une certaine fièvre, une volonté d'en passer par une relation sado-masochiste pour éprouver les sentiments des autres, et une capacité terrible à calculer ses chances de réussite pour avoir de l'emprise sur le coeur des autres. Je serais émue s'il ne se disait pas que sa grosse ex, ou le fragile Beecher, ont plus de chance de tomber dans son piège parce qu'ils sont vulnérables. Là, je ressens une sorte d'alarme, un danger. L'instinct de Beecher est juste de le tenir à distance, même si tout est à craindre du moment où Keller, sentant sa proie lui échapper, voudra cette fois cogner. On peut déjà lire cela aussi dans ses yeux...
Une dernière mention, pour la route, va à ce bon vieux Nappa, dont les jours sont apparemment comptés. Son désir de repentance à travers son autobiographie va lui coûter très cher, et je suis triste qu'il n'ait pas l'opportunité d'aller au bout parce que les Italiens ont peur de ce qu'il dévoilera. Il n'empêche que l'intrigue est bien ficelée par Pancamo. Il ne parvient probablement pas à penser seul, mais il a quand même une bonne façon de mettre les ordres en pratique... employer un travelo parce que Nappa ne s'en méfiera pas, c'était un (triste) coup de génie.
Et, non, je ne mentionnerai ni mon désintérêt total pour l'intrigue autour du jeune CO assoiffé de vengeance (et donc le "mystère" Leo Glynn), ni le peu de cas que je fais de la soi-disant quête spirituelle de Beecher. Par contre, Rebadow et Shirley m'ont beaucoup manqué... on les revoit quand ?