Un projet rapide à lire (25 pages en Times 14), et sans doute très vite écrit. Pas de diagnostic, pas de phrases inutiles (certaines à peine rédigées), on entre direct dans le vif du sujet.
Les chapitres sur la citoyenneté, la restauration de l’Etat, la fiscalité, l’éducation sont bien développés. On lit avec intérêt une série de propositions visant redonner plus de sens à l’action de l’Etat, à simplifier les procédures, et à replacer le citoyen au cœur de l’action publique et des dispositifs (sur la santé, l’éducation, l’emploi).
Le revenu citoyen de 850€ frappe les esprits, mais aussitôt on se rappelle qu’il a indiqué la semaine dernière sur Dimanche + qu’il ramenait ce montant à 550€ à cause de la crise. Du coup, la mesure ressemble un peu à un RSA bis.
Au final, quelle place sur l’échiquier politique ? Villepin a l’obsession de redonner son sens et sa force au modèle français, en l’adaptant aux exigences d’un monde qui a changé. On le sent pencher plutôt à droite, la redistribution ou la réduction des inégalités ne paraissent pas être au cœur de son projet. Comment pourra-t-il se démarquer de Bayrou ?
L’impression d’ensemble laissée par ce programme est donc mitigée. De bonnes idées, des propositions innovantes, des concepts à foison (Haut Conseil Franco Allemand, Conseil National Stratégique, TVA 3E, procureur général de la Nation, Cités scolaires, Ecole du socle et Ecole de la détermination, impôt citoyen…) mais un positionnement de droite modérée sur lequel d’autres semblent plus légitimes. Et puis avec une équipe de campagne qui semble-t-il tiendrait dans une cabine téléphonique, ça va pas être simple de tenir jusqu’au premier tour.