Voilà ce qui s’appelle tomber à pic ! à quelques jours du sommet social sur l’emploi , le cabinet Coe-Rexecode qui est un peu au Medef ce que Virginie est à Paul ou
Si ces chiffres sont vrais il faut s’en féliciter. On ne va tout de même pas avoir honte que notre pays soit plus avancé en matière de droits sociaux que nos voisins…même si ce genre de raisonnement régressif semble à la mode dans ce pays… en période de croissance du chômage il semblerait logique de se dire qu’un temps de travail plus élevé augmenterait mécaniquement la hausse des inscrits à Pôle Emploi.
En tout état de cause cette étude semble contredire toutes les autres publiés jusqu’à présent ; par exemple une précédente enquête d’Eurostat indiquait une moyenne d’heures travaillées par les salariés à temps pleins de 41 heure/semaine en France , soit à peine 0,7 heure de moins qu’en Allemagne et 0,5 de moins que la moyenne européenne.
Mais pour donner à ses chiffres un caractère plus marquant , le cabinet pro-patronat fait un opportun chiffrage sur la période 1999-2010, histoire de bien montrer avec ces chiffres qui décidément disent tout ce que veut leur faire dire que les 35h , c’est mal…là où le bât blesse c’est qu’il ya là un gros problème méthodologique comme le dit Claire Guélaud , journaliste du Monde qui « tient au fait qu’entre 2002 et 2003, « l’enquête emploi » française a été profondément remaniée : elle est désormais effectuée en continu au lieu d’être faite en mars (qui n’est pas une période où les vacances sont importantes » Car il faut aussi dire que l’étude comptabilise les personnes en congé ou en maladie, ce qui avait moins d’impact quand l’étude était menée sur une semaine en mars.
Toujours est-il que les amis du MEDEF à l’origine de cette étude en tirent cette conclusion qu’on aurait pu écrire pour eux tant elles semblent logiques dans leur plume : les 35h sont nuisibles à l’emploi. Pourtant , l’emploi a progressé deux fois plus en France qu’en Allemagne entre 1999 et 2010 (+14,2 en France , plus 7,3 en Allemagne) et la proportion de salariés à temps partiel, autrement dit de précaires, a augmenté de 7,1% en Allemagne et de seulement 0,3% en France. Des chiffres sur lesquels Coe-Rexocode ne s’attarde pas et relègue en page 38 de son rapport.
En fin de compte je laisse à chacun apprécier le fait de passer éternellement pour des fainéants aux yeux de la droite française. Pour ma part, je lui adresse un joli doigt d’honneur.