L’édition 2011 avait été un fiasco pour les organisateurs et la FIA car après des mois de polémiques et le report (provisoire) de l'événement qui devait se tenir au printemps, le Conseil Mondial du Sport Automobile de la FIA avait finalement autorisé Bahreïn à organiser son Grand Prix en fin de saison, avant que les responsables du circuit de Sakhir ne jettent finalement l’éponge par eux-mêmes, cédant à la pression.
Un an plus tard, le calme n’est toujours pas revenu à Manama. Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à l’appel de l’opposition menée par les chiites pour protester contre l’interdiction de manifester imposée par la police. Ces dernières semaines, plusieurs rassemblements ont encore été dispersés par les forces de l’ordre et un adolescent a été tué le 31 décembre par un tir de bombe lacrymogène.
Aujourd’hui, le vice-président du centre bahreïni pour les droits de l’Homme, Nabil Rajab, a donc appelé les équipes et les pilotes de Formule 1 à boycotter le Grand Prix programmé le 22 avril prochain. "Nous allons faire campagne pour que les équipes et les pilotes boycottent. Le gouvernement veut utiliser la Formule 1 pour affirmer au monde entier que la situation est redevenue normale. Si la F1 vient, elle ne fera qu’aider le gouvernement. Nous préférerions que la Formule 1 ne viennent pas. Je suis sûr que les équipes et les pilotes respectent les droits de l’Homme." a-t-il indiqué.
Mariwan Hama-Saïd, de l’association new-yorkaise Human Rights Watch, a confirmé ces propos bahreïnis, exhortant lui aussi la Formule 1 à ne pas effectuer le déplacement à Bahreïn : "La FIA devrait prendre en compte les sérieuses violations des droits de l’Homme à Bahreïn et le fait qu’à ce jour, les autorités continuent de réprimer les manifestations démocratiques. Je doute que la Formule 1 puisse être un succès dans un pays où de sérieuses violations des droits de l’Homme sont commises. La situation politique est instable et polarisée à Bahreïn. Nous sommes très préoccupés concernant la volonté du gouvernement de mettre en œuvre des réformes significatives."