Retour au boulot après une semaine de vacances propices aux lectures qu’on avait mis de côté, faute de temps.
Entre autres, le très bon XXI, nouveau venu atypique dans un paysage médiatique foisonnant.
Je ne peux que vous conseiller la lecture des quelques 200 pages de ce magazine.
Une épaisseur qui permet d’abriter de longs reportages, comme il devient rare d’en trouver ailleurs – c’est trop cher ou ça n’intéresse pas le public sont en général les explications avancées.
Qu’y trouve-t-on ? Un long article sur les étranges relations entre le maire de Ploërmel, Paul Anselin, personnage haut en couleurs, et le sculpteur businessman Géorgien Zourab Tsereteli. Plus loin, un bon papier d’Emmanuel Carrère sur l’ambigu et complexe Edouard Limonov, activiste-écrivain ou l’inverse, qui a « été voyou à Kharkov, poète underground à Moscou, loser magnifique à New York, écrivain branché à Paris, soldat de fortune dans les Balkans… ». Un article qui met à jour les difficultés d’être opposant politique en Russie à l’heure poutinienne.
Et enfin un intéressant papier sur « la France de la désobéissance », cette France qui voit se développer des mouvements de rébellion, d’insoumission qui touchent toutes les classes sociales. Une tendance qui vient comme résonner au livre que je viens d’entamer, Ecologica, recueil de différents articles écrits par André Gorz, qui nous prédit l’entrée dans la fin du capitalisme. Un ouvrage d’une intelligence lucide et apte à décrypter les mécanismes sociaux à l’œuvre. Démontrant la nécessité de la décroissance, Gorz nous invite à penser l’après-capitalisme, à inventer « une autre économie, un autre de style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux ». Car, « en leur absence, l’effondrement ne pourrait être évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer ». En illustration, les sacs créés en 2006 par l'agence Mother. L'idée ? Faire des sacs qu'on ne souhaiterait àpriori pas porter...Humour british.