- Implication de la police
Le journal britannique The Observer a révélé des preuves de l’implication de la police dans des safaris humains aux îles Andaman.
Les tour-opérateurs et les chauffeurs de taxi qui conduisent les touristes sur une route illégale pour accéder à la réserve de la tribu des Jarawa sont impliqués dans ce scandale que Survival dénonce depuis 2010.
The Observer s’est procuré une vidéo montrant un groupe de femmes Jarawa dansant devant les touristes à la demande d’un policier qui s’est laissé corrompre par une somme de 250 Euros pour les amener dans la réserve.
Un touriste avait déjà témoigné avoir participé à une semblable excursion : « Notre voyage dans la réserve était un véritable safari : nous pénétrions dans la forêt à la recherche des Jarawa comme s’ils étaient des animaux sauvages ».
Si, ces dernières semaines, les autorités administratives de l’archipel ont une fois de plus ordonné la fermeture de la route « Andaman Trunk Road », elles viennent de révéler le projet de construction d’une route côtière alternative pour contourner la partie centrale de la réserve Jarawa.
- Appel au boycott des touristes
Survival International a appelé les touristes à boycotter la route dont la fermeture avait été exigée par la Cour Suprême en 2002. En collaboration avec l’organisation locale SEARCH, Survival distribue des prospectus aux touristes débarquant à l’aéroport de l’archipel pour les prévenir des dangers auxquels ils exposent les Jarawa en empruntant la route.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré: « Cette histoire scandaleuse exhale les relents racistes et dégradants de l’ère coloniale et de ses ‘zoos humains’ qui appartiennent à un passé révolu. Tout porte à croire que le comportement de certains individus à l’égard des peuples indigènes n’a pas changé d’un iota. Les Jarawa ne sont pas des bêtes de foire qu’on peut contraindre à faire des pitreries pour des touristes en mal d’exotisme ».
- Avis Sequovia
La tribu Jarawa est installée sur les îles Andaman depuis plusieurs centaines d’années, mais l’accroissement rapide de la population sur ces îles l’a largement affaiblie, la laissant vulnérable et dépendante.
Cet exemple nous montre à quel point le tourisme peut être destructeur pour les populations indigènes et aller à l’encontre des Droits de l’Homme les plus fondamentaux. Les touristes et autorités semblent avoir été relativement sensibles à la démarche des associations comme Survival et Search, mais ce genre de pratique continue de perdurer aujourd’hui dans le monde. Les voyages et le tourisme devraient pourtant être des moyens de favoriser le partage entre les cultures, mais dans ce cas précis c’est tout un patrimoine humain qui risque d’être détruit.