Les auteurs rappellent et leur étude confirme qu'au-delà d'un taux moyen, le niveau de VIH-1 dans le sang d'un partenaire infecté par le VIH ou sa charge virale est le facteur de risque le plus important de transmission sexuelle du virus à un partenaire sain (Voir courbe ci-contre). L'efficacité de la Prep (prophylaxie pré-exposition) est fondée sur la même raison.
Le Pr. James P. Hughes de l'Université de Washington, a mené cette étude en collaboration avec le Fred Hutchinson Cancer Research Center (Seattle), l'Université de Witwatersrand (Afrique du Sud) avec d'autres institutions au Kenya, au Rwanda et en Zambie. L'étude a porté sur 3.297 couples séro-discordants enrôlés dans un essai randomisé sur l'acyclovir. Des prélèvements réguliers ont été effectués pour mesurer la charge virale des partenaires infectés ainsi que des tests génétiques pour confirmer le cas échéant la transmission du VIH par le partenaire « apparié ». (L'acquisition du VIH n'a pas été affectée par le traitement à l'acyclovir).
L'étude conclut à
· un taux moyen de transmission du VIH à environ 1 pour 900 actes sexuels.
· Plus la charge virale chez le partenaire infecté est élevée, plus le risque de transmission est élevé,
· L'âge avancé est associé à une transmission réduite par acte sexuel,
· la circoncision masculine réduit la transmission d'environ 47%,
· La présence d'herpès et d'ulcères génitaux est associée à des taux accrus de transmission.
· Les résultats confirment et rappellent que les préservatifs restent la meilleure protection contre le VIH avec une réduction de 78% du nombre de transmissions.
«Nos résultats soulignent l'importance de la thérapie antirétrovirale pour réduire la charge virale des partenaires infectés, l'importance de la promotion continue du préservatif, de la circoncision et le traitement précoce des symptômes d'IST, pour réduire la transmission du VIH", concluent les auteurs.
L'homme deux fois plus « transmetteur » que la femme : C'est un résultat original de l'étude, un homme infecté par le VIH est deux fois plus susceptible de transmettre le VIH qu'une femme séropositive à son partenaire non infecté. Une différence expliquée par les auteurs par la différence de charge virale entre hommes et femmes.
Source: Journal of Infectious Disease DOI: 10.1093/infdis/jir747 « Determinants of Per-Coital-Act HIV-1 Infectivity among African HIV-1–Serodiscordant Couples” (Vignette NHS)